Cet article date de plus de cinq ans.

Fashion Week : le vol coloré Paris-Jaïpur de Christine Phung pour Léonard

Christine Phung, directrice artistique chez Léonard depuis 2016, insuffle saison après saison un nouvel élan à cette maison française spécialiste des imprimés, créée en 1958 par Daniel Tribouillard. Rencontre avec une créatrice inspirée dont le vestiaire automne-hiver 2019-20 très coloré invite à une évasion à destination de Jaïpur.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Léonard pap automne-hiver 2019-20, à Paris, mars 2019
 (Dominique Maitre/WWD/REX/Shutterstock/SIPA)

Christine Phung, l'atout jeunesse de Léonard

Au fil des collections, Christine Phung élabore pour Léonard un vestiaire décontracté entre élégance stricte et sportswear de luxe. Pour cette collection qui trouve son inspiration dans un vol à destination de Jaïpur (certains mannequins défilent même avec une valise), on a tout particulièrement aimé le mélange des couleurs chatoyantes inspirées des tons de pierres fines. Les imprimés - dont le motif fleuri - qui font la renommée de la maison sont toujours présents mais se mixent plus souvent avec de l'uni pour alléger la silhouette. Cette dernière est enveloppante : elle se cache sous un manteau, un blouson d'aviateur, une combinaison fluide, une robe-cape toute en légéreté, les robes longues et courtes et l'ensemble kimono.... Le hoodie (sweat-shirt, ndlr), noir uni floqué avec le lettrage Léonard Paris, est porté sur un caleçon de cycliste tout fleuri qui s'arrête au dessus du genou. Il apporte une incontestable touche de jeunesse à ce vestiaire tout comme certaines matières, très actuelles, qui séduiront les plus jeunes femmes : le néoprène imprimé double-face métallique, le jersey de soie et les paillettes holoïdales imprimées. 

La créatrice a grandi en France, d’un père cambodgien et d’une mère française. De sa double culture, elle garde un attachement fort aux imprimés et aux matières. Ses collections sont délicates et architecturées entre lignes structurées et flou avec des couleurs fortes et des imprimés.


Un peu avant le défilé Christine Phung nous a expliqué l'esprit de sa collection automne-hiver 2019-20 : 

• Quelle est l’inspiration de cette collection ah 2019-20 ? et quelle est votre pièce préférée ?
L’inspiration de cette nouvelle collection Leonard Paris automne-hiver 2019-20 raconte l’embarquement d’une cabine de passagères du vol Paris-Jaipur en Business Class. C’est une sorte de galerie de personnages qui embarquent, qui partent en voyage, dans un méli-mélo de couleurs et de motifs, des tailleurs de business-women twistés de sweats futuristes, des robes drapées twistées de vêtements d’aviateurs… Ma pièce préférée est une veste d’aviateur, une "Fly-Jacket" en jacquard tricolore, doublée de fausse fourrure blanche, je la trouve forte avec son volume masculin oversized.
Léonard pap automne-hiver 2019-20, à Paris, mars 2019.
 (Dominique Maitre/WWD/REX/Shutterstock/SIPA)


• Comment faites-vous saison après saison pour réinterpréter les motifs floraux iconiques de la maison tout en gardant votre pâte personnelle ?
Je réinterprète les motifs floraux iconiques de la maison en les hybridant chaque saison d’une histoire qui me sert de point de départ pour explorer un thème en profondeur. Ma démarche consiste à essayer de tordre avec intelligence chaque code identitaire de la maison pour en explorer les frontières et en retirer une vitalité créative, une poésie, une richesse, de m’appuyer sur les archives en les utilisant comme un terrain de jeu.
Léonard pap féminin automne-hiver 2019-20, à Paris, en mars 2019.
 (Dominique Maitre/WWD/REX/Shutterstock/SIPA)

• Depuis mars 2016 date à laquelle vous avez été nommée Directrice de la Création chez Leonard Paris quel est le fil rouge que l’on peut retrouver dans vos différentes collections ?
Le fil rouge que l’on peut retrouver dans chaque collection, c’est le désir de créer une garde-robe pragmatique et plus épurée, c’est la volonté d’injecter de la  contemporanéité dans les silhouettes en les enrichissant avec des pièces tailleurs plus architecturales, c’est le fait que j’aime également mixer les codes identitaires issus du sportswear avec des éléments issus du luxe, pour redéfinir les contours de l’identité d’une femme souple, forte et sensuelle, cosmopolite et intello, une voyageuse qui navigue entre plusieurs cultures, plusieurs mondes, une femme d’aujourd’hui.

Léonard pap automne-hiver 2019-20, à Paris, en mars 2019.
 (GettyImages)


Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.