Fashion Week de New York : Carlos Campos, la réussite de l'enfant du Honduras
![Carlos Campos et son équipe créative lors de son show ah 2018-19, à New York, en février 2018
(Dia Dipasupil / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/akX0FsR8IbsGYWsrm94rFQGQljw/109x0:1887x1000/432x243/2019/04/11/063_914998884.jpg)
"Je suis l'exemple parfait du rêve américain, quelqu'un venu ici, dans ce pays, sans penser pouvoir réussir tant de choses. Je suis un rêveur et je le serai toujours", a indiqué Carlos Campos à l'AFP le 6 février, juste avant son défilé. Son show reflétait son esthétique minimaliste, avec des mannequins de toutes les races, surtout des hommes mais aussi quelques femmes, portant capes, boléros, chemises bouffantes, inspirées des mariachis mexicains.
11 septembre 2001 : son 1er défilé annulé
Ce fils d'un tailleur et d'une couturière modestes termine ses études secondaires grâce à des cours du soir. A 15 ans, il travaille dans un atelier de tailleur à Brooklyn puis crée sa première entreprise à 19 ans. Trois ans plus tard, il sort diplômé du Fashion Institute of Technology et ouvre son atelier, qui emploie aujourd'hui sept personnes et a habillé des célébrités comme Ricky Martin, Ethan Hawke ou Justin Timberlake.Il a connu des hauts et des bas, comme lors des attentats du 11 septembre 2001, le jour où il devait présenter son premier défilé à la Fashion Week. "Ca a été horrible. Il a fallu tout annuler. C'était ma première collection et j'y avais mis toutes mes économies", se souvient-il, ajoutant que les entrepôts du sud de Manhattan où étaient prévus les défilés s'étaient transformés ce jour-là en morgues improvisées.
L'association "Une chemise pour le Honduras"
Quand Campos était petit, dans son village hondurien d'El Progreso, il n'avait pas d'argent pour acheter à manger à l'école. Mais sa mère lui fabriquait des chemises, toujours bien repassées, et lui disait : "Regarde comme tu es beau". "Cela m'a donné une certaine estime (...) Je me sentais spécial", dit-il en riant.C'est en pensant à sa mère, aujourd'hui décédée, qu'il a créé l'association "Une chemise pour le Honduras", qui a distribué cette année 3.300 chemises blanches dans les écoles du pays. "Ca a eu tant de succès que des gens me donnent du tissu, d'autres offrent de faire la couture, et ça va pouvoir continuer. C'est ça la beauté : chacun apporte son grain de sable, ils commencent à s'ajouter et on peut construire quelque chose", dit-il.
Il y a un peu plus d'un an, Carlos Campos ouvrait la première école de mode du Honduras, qui porte son nom. Elle compte déjà 97 diplômés. Malgré la pauvreté, la violence et la corruption, le créateur se dit aujourd'hui certain qu'"une industrie de la mode est possible au Honduras".
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