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Fashion week de Milan hiver 2013 : 10 coups de coeur en images

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Après New York et Londres, Milan est la dernière étape de la semaine de la mode avant Paris. En dépit de la crise, 71 créateurs défilent sur les podiums jusqu'au 26 février, dernier jour des défilés milanais et premier jour de la fashion week à Paris. En attendant son arrivée, voici mes coups de cœur en images de la saison milanaise automne-hiver 2013.

O. Morin / AFP

  (O. Morin / AFP)
Alberta  Ferretti opte pour une élégance simple mais qui cache là aussi un côté secret et sophistiqué. Une robe en feutre d'un rouge pompéien aux lignes épurées est décorée de broderies tridimensionnelles. Un tissu en dentelle se devine sous une robe en chiffon. La créatrice alterne entre deux silhouettes. L'une très courte avec des jupettes plissées ou composées de multi-strates de tulle et de voile se portant avec des chaussures plates. L'autre proposant des longueurs maxi avec d'élégantes mules à talon. Ainsi parées, ces demoiselles de bonne famille nous renvoient au début du siècle dernier. Mais sans nostalgie. En guise de bijoux, elles portent toutes la croix du mérite en boucles d'oreilles "parce que les femmes le méritent !", justifie Alberta Ferretti.
	 
	 
 (G.Bouys / AFP)
Chez Versace, la garde-robe est sous influence punk. Ces nouvelles "power women" sont perchées sur des bottines-stilettos hérissées de piquants ou des cuissardes en cuir, elles sont moulées dans des robes en vinyle noire, où de grands clous argentés font office d'épingles. En guise de bijoux, elles enserrent leur cou dans des colliers de chien aux longues pointes acérées et enfilent à leurs doigts des bagues hérisson. Le T-shirt noir punky fait bien partie de la garde-robe, tout comme la grosse chaîne qui se balance sur le flanc d'un pantalon moulant. Autre thème récurrent: le tartan, motif emblématique de ce mouvement contestataire. On le retrouve par touches ici et là. Des couleurs vives animent ce vestiaire à dominante sombre, tel ce manteau rouge vif ou cette fourrure de vison à zébrures teinte en jaune fluo. "Je propose un luxe irrévérent où le vinyle brillant se mélange à la soie, le cachemire à la fourrure", résume Donatella Versace .
 (G.Bouys / AFP)
C'est une femme au caractère trempé qui défile chez Moschino, affichant es origines écossaises. Le tartan, avec ses gros carreaux rouges et noirs, domine cette collection, des manteaux courts aux tailleurs mini-kilt, en passant par les costumes trois pièces et jusque dans les longues robes de soirées. Rien ne manque à la panoplie du traditionnel costume écossais: de la petite sacoche portée à la ceinture sur le devant de la jupe au calot noir orné d'un pompon rouge, rubans flottants à l'arrière. Les chaussettes en laine sont de rigueur, quant aux pattes en cuir qui servent habituellement à attacher le kilt, elles sont utilisées à la place des boutons pour fermer les vestes. L'habit se porte sur une chemise blanche, éventuellement agrémentée d'un jabot, toujours avec le gilet, noud papillon en option. Les vêtements sont soignés dans les moindres détails: martingale derrière le manteau, revers des vestes en velours, coudières bordées d'un galon. Mais cette rigueur est égayée d'énormes emblèmes dorés et de grands cours entrelacés de roses brodés ici et là sur les vêtements.
 (GIUSEPPE CACACE /AFP)
La simplicité est une question de maîtrise chez Jil Sander, qui sculpte ses habits comme des épures. Une coupe, une couture précise, une pince placée au bon endroit suffisent à donner un sens au vêtement. Tout se joue dans les détails, de préférence invisibles : l'arrondi d'une poche, le calibrage des poids et des longueurs, le choix minutieux de coloris dans la gamme des gris et des bleuets, un mouvement donné à une robe...  Les manteaux aux larges revers dominent la collection. Des cabans en cachemire s'endossent sur des jupes mi-longues droites au tissu lâche Des tuniques sans manches, zippées sur le devant, se portent sur des pantalons cigarette. L'austérité est accentuée par des souliers à grosse boucle un brin masculins.
 (G.Bouys / AFP)
Roberto Cavalli se concentre sur la tradition artisanale italienne, exaltant ce savoir-faire ancestral dans des vêtements uniques. Les imprimés réélaborent des décorations typiques de la Renaissance, qui font penser dans certaines mises à des applications de feuilles dorées. Les 
	fourrures sont mixées dans des tons noir, rouge et blanc. De minuscules lamelles de cuir sont tressées avec des fils d'argent et de fourrure. Robes et jupettes sont incrustées de paillettes, brillants et rivets, qui leur donnent un effet cote de maille.
	 
	 
 (O. Morin / AFP)
La femme de Bottega Veneta ? Un rien l'habille. Un bout d'étoffe plié, replié, superposé. Un pan de satin effiloché agencé comme un origami. Quelques points de couture invisibles et prennent forme des vêtements sculpture aux volumes calibrés avec précision. La collection se compose de manteaux et de robes d'une grande élégance sous une simplicité apparente. On devine les constructions raffinées, les jeux complexes de pliage et de pinces, les stratifications savantes. Le styliste Tomas Maier part de la laine qu'il utilise dans toutes ses variantes : drap épais, flanelles, tissus feutrés. Carrés de feuilles qu'il modèle dans des architectures inédites. Pas de boutons par exemple. Juste de fines ceintures. Pas de décorations non plus. Juste l'exploration de la matière. Au rayon des accessoires, des petits sacs et vieux bijoux de famille, comme ces médaillons portés au bout d'une chaîne. 
 (O. Morin / AFP)
Chez Gucci, la styliste Frida Giannini propose une "dark lady" vêtue de noir et de couleurs sombres (pourpre, lie de vin, rouille). Perchée sur des talons aiguilles vertigineux dans de longues bottes en python, gantée de cuir, elle laisse entrevoir des bas résille par une fente s'ouvrant dans le bas d'une robe. Les mannequins portent des tailleurs rigoureux, la jupe tombant sur le genou, dans des matières ultra luxueuses: en fourrure de mouton de Perse, en poulain ou encore en cuir effet craquant. Épaules et taille sont mises en valeur par des volumes, tandis que des feuilles de fougère façon tapisserie enrichissent manches et flancs des robes ou des manteaux. Ici pas de chemisiers mais des hauts à col roulé en cuir ou latex. Les motifs classiques tels le pied de poule ou le Prince de Galles sont revisités à travers des traitements innovants: agrandis et reproduits comme des photos imprimées sur de la soie ou brodés avec un fil de lurex pour illuminer une robe en cuir. Le soir, la femme se transforme en oiseau de nuit avec des robes en satin incrustées de pierres et brodées de plumes multicolores.
 (G.Bouys / AFP)
Ici, la fourrure est reine. Elle est là avant tout pour être exhibée, de la tête aux pieds, comme un trophée par des guerrières iroquoises. Mixée dans une explosion de peaux et de couleurs, elle est partout. Elle se dresse telle une crête plumée sur la tête, elle enrobe en duvet coloré les montures des lunettes, elle décore des chaussures baroques, elle surligne en galons à poils colorés l'architecture des vêtements ou se balance comme une amulette-pompon à poils sur les sacs en fourrure. Karl Lagerfeld signe une collection magistrale et énergétique sublimant cette matière, dont il réinvente les codes, comme dans ces manteaux à rayures verticales ou ces pelisses en poils tressés.  
 (G.Bouys / AFP)
Tissus consistants et mélange des genres chez Prada . Les manteaux en cuir semblent vieillis et usés. Les robes du soir d'une autre époque se transforment en combinaison de dentelle noire transparente sans ourlet.  Les femmes imaginées par Miuccia Prada  recomposent leur garde-robe à partir des vestiges du passé. Une robe-manteau en laine grise est resserrée à la taille par une ceinture dorée. Les jupes sont droites et en gros tweed sur un flanc, évasées et plus longues de l'autre ainsi que chatoyantes et incrustées de cabochons noirs. Seuls résistent les fourrures et les manteaux, impeccablement coupés, les manches prenant du volume aux poignets, bordées de manchons fourrés démesurés.
 (G. Cacace /AFP)

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