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Défilés parisiens hiver 2014 : faire son shopping au supermarché Chanel

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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8e journée des défilés et pas de Chanel Shopping Center pour moi ! Je ne suis pas invitée au show mais j'aurai adoré déambuler dans les rayons de ce supermarché pas comme les autres ! A chaque saison, chez Chanel, la surprise est au-delà de la collection, elle est aussi dans la mise en scène, au risque d'oublier de regarder la collection !

PATRICK KOVARIK

Le défilé Chanel est le seul où les décors sont toujours à couper le souffle. Cette saison, Karl Lagerfeld fait déambuler ses mannequins, décontractées, baskets aux pieds, dans les rayons d'un supermarché. Le Grand palais a été transformé en grande surface ! "On a fait la galerie d'art la dernière fois, ce qui est un supermarché pour les riches, là, on a fait le vrai supermarché", lâche Karl Lagerfeld. Tous les objets, comme l'eau minérale "Eau de Chanel" et la boîte de mouchoirs "Les chagrins de Gabrielle", sont estampillés "Chanel" avec les deux C entrelacés. Mais pourquoi montrer cette collection dans un supermarché ? Karl Lagerfeld parle du "reflet du quotidien dans le luxe" et de l'influence du "pop art". "Si vous portez des objets très chers et que vous les portez en disant: +Voyez comme c'est cher+, vous êtes vulgaire. Tout ça doit se porter comme un jean à 100 euros, sinon ce n'est pas élégant", poursuit le couturier, qui reconnaît ne pas aller au supermarché. "J'ai beaucoup de collections alors d'autres y vont pour moi", lâche-t-il. Quid des produits du "Chanel shopping center", après le défilé ? Les emballages iront dans les vitrines des magasins, explique le couturier soulignant que les boîtes sont vides. Quant aux fruits, légumes et bonbons, les invités pouvaient se servir en partant. Le reste ira "à une association".
 (PATRICK KOVARIK/AFP)
  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
"Sportsoir", c’est Paris Sport et New York Soir. C’est une femme qui court toute la journée et qui laisse l’électricité de la ville rythmer ses pas le soir. Un hommage au surréalisme féminin de Meret Oppenheim s’invite dans l’imaginaire de JC de Castelbajac qu'il juxtapose à des souvenirs d’enfance en pension pour créer cette garde-robe sportswear. Des bandes de couleurs s’affichent sur une écharpe en fourrure ou allongent l’intérieur d’un pantalon en laine. Les mains se réchauffent dans un manchon orné d’étoiles en mohair, des épaules sont amoncelées de tuiles en laine. Un mélange de couleurs avec des nouveaux primaires intensifs ; vert, bleu, jaune, rejoints par des vigogne, écru et bleu marine, bousculés par un « arc-en-terre » de tonalités inédites comme le violet et le rose. Côté matières, la fourrure s’intègre en fil, suivant la main de l’artiste sur une robe ou un manteau en drap de laine et cachemire. Elle se décline aussi en intarsia coloré sur un manteau et un sweat-shirt. La laine mohair dégradée amène encore de nouvelles textures à des manteaux plaids et des cape-trenchs.
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
"Sommes-nous les seuls propriétaires de notre corps?" interroge la Néerlandaise Iris Van Herpen, dont les défilés prennent souvent la forme d'une 
	performance artistique. Cette saison, elle s'est associée à l'artiste belge Lawrence Malstaf. Un mannequin s'est placé verticalement entre deux feuilles plastiques. Elle bouge, un peu comme une danseuse. Puis l'air se vide de la poche. Elle est aspirée, comme mise sous-vide. Il s'agit du deuxième défilé prêt-à-porter d'Iris Van Herpen, qui s'était fait connaître pour son travail expérimental en haute couture. Ses vêtements, pour beaucoup dans des matériaux techniques, sont féminins, épurés et portables. Ses robes courtes sont près du corps, d'autres silhouettes sont fluides. Aux pieds des mannequins: des chaussures compensées. La créatrice a réalisé des bottes ouvertes derrière et fermées devant. 
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Les silhouettes seront légères, à en croire les différentes collections, depuis le début des défilés, qui ont privilégié franges et volants. Valentino excelle dans cette tendance. Un papillon était représenté sur le carton d'invitation; on le retrouve brodé ou imprimé sur de nombreux looks, notamment des robes longues pour le soir. Les fleurs restent également source d'inspiration pour Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli, en poste depuis 2008. Des dessins géométriques et des marqueteries de losange inspirées de la comedia dell'arte décorent de longues silhouettes. La taille est bien marquée, haute, aussi bien pour les robes courtes que longues. Pour les longues robes du soir, les deux créateurs jouent avec la transparence, laissant bien voir le corps des mannequins. 
 (MIGUEL MEDINA / AFP)
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  (MIGUEL MEDINA / AFP)
  (MIGUEL MEDINA / AFP)
"Rock-n-roll romantique", c'est ainsi que le couturier russe Valentin Yudashkin définit le thème de sa collection. Les motifs de branches entrelacées avec des fleurs en laqué noir décorent les silhouettes. Le mariage du noir et du beige est complété par les couleurs de l'automne : charbon, sépia, graphite.... Les double strech et les jerseys côtoient le cuir, le jacquard et le taffetas tandis que velours, mousseline de soie et dentelles apportent quelques notes romantiques. 
 (BERTRAND GUAY / AFP)
Connus sous le nom des “Quatre trésors de l'étude du chercheur”:  le pinceau, l’encre, le papier et la pierre d’encre sont les éléments emblématiques de la culture et de  l'histoire chinoise. Voici 5.000 ans durant l’ère néolithique, les chinois broyaient des pierres ou mélangeaient des matériaux afin de laisser des traces à leurs descendants. La collection Shiatzy Chen tire son inspiration de cette " pierre d'encre" si particulière. La pierre d’encre est un terrain propice à la mise en valeur de toutes les nuances de couleurs. Les surfaces sont soyeuses et brillantes tandis que les couches de grains métalliques scintillent tout le long. La pierre d'encre fait écho aux couleurs de la vie et nous narre des contes illustrés explorant toutes les nuances des émotions.
 (BERTRAND GUAY)
La collection de Fatima Lopes intitulée "Ad Naturam" s'inspire de la nature, de ses formes, de ses matières et de ses couleurs. La silhouette est protégée dans des pièces aux formes arrondies rappelant la mousse des arbres, l'écorse et même l'armure des insectes. Solides et rigides, les pièces sont structurées. Les robes, les jupes et les pantalons sont rehaussés de touches vertes, du kaki au vert d'eau en passant par le vert métallique, couleur unique du scarabée. 
 (BERTRAND GUAY / AFP)

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