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Mes goûts et mes couleurs : Vincenzo Castaldo dessine, avec gourmandise, la joaillerie Pomellato

Directeur artistique depuis 15 ans chez Pomellato, Vincenzo Castaldo apporte, aujourd'hui encore, une touche mode à cette maison italienne de joaillerie qui fête cette année ses 50 ans. Découverte d'une maison audacieuse au travers de bijoux sensuels et charnels, aux pierres déclinées dans une palette de couleurs singulières et aux formes atypiques. Rencontre avec un passionné.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Vincenzo Castaldo, directeur créatif de Pomellato 
 (Courtesy of Pomellato)

5 questions à Vincenzo Castaldo :

Quelle est la pièce préférée de votre dernière collection ?

Le bracelet maxi size de la collection Iconica qui, pour moi, est dans la continuité de l’esprit Pomellato : le juste milieu entre l’exubérance de l’être et l’ingéniosité des détails sensuels de la pièce à découvrir.

Iconica : bracelet maxi size en or rose de Pomellato
 (Courtesy of Pomellato)

Quel créateur vous a marqué au cours de votre carrière ?

J'ai le privilège de rencontrer des personnes extraordinaires grâce à mon métier et chacune à leur façon laisse une marque, un témoignage. Je souhaite particulièrement remercier Sergio Silvestris, le directeur artistique de Pomellato qui m’a précédé.

Quel est le dernier livre que vous avez lu ?

La biographie de Federico di Montefeltro, duc D’Urbino, de Bernd Roeck et Andreas Tönnesmann. C’est l’histoire d’un homme de la Renaissance qui a su transformer Urbino, un petit village dans la région de Marche, en l’un des centres artistiques les plus prodigieux de la Renaissance. C’est le nez le plus connu d’Italie (NDLR : il ne parle pas du nez du parfumeur mais de la partie du visage).
La biographie de Federico di Montefeltro, duc D’Urbino de Bernd Roeck et Andreas Tönnesmann.

Quelle est la dernière exposition que vous avez vue ?

"Practical Quotes. Fornasetti" au Palazzo Altemps à Rome. Un dialogue incongru entre l’art onirique de Piero Fornasetti et l’ancienne collection permanente de Palazzo Altemps. "Une invitation à l’imagination, pour réfléchir" disait Fornasetti.

Quel est votre dernier coup de coeur musical ?

La bande originale du film de Luca Guadagnino "Call me by your name", un mélange de mélodies qui me tiennent à coeur mêlé à de nouvelles musiques signées Sufjam Stevens. Superbe !

des pierres et des couleurs joyeuses et Charnelles

Pomellato naît en 1967 de l’intuition de son fondateur Pino Rabolini. Héritier d’une famille d’orfèvres, il est le premier à introduire l'idée du prêt-à-porter dans le monde du bijou, en attribuant à la marque une identité distinctive qui fait que Pomellato s’impose rapidement sur le marché italien puis dans le reste du monde jusqu’à devenir le cinquième joaillier d’Europe. Le succès de la Maison est dû à la personnalité et au style unique de ses créations - des assortiments de pierres, de formes, de couleurs sans pareilles - et à son ennoblissement artisanal. En juillet 2013 Pomellato rejoint Kering.

Vincenzo Castaldo, le directeur créatif de Pomellato 
 (Courtesy of Pomellato)

Né en Toscane, Vincenzo Castaldo a fréquenté l'école d'art de Lucca. Il a ensuite déménagé à Florence où il a étudié l'architecture. Il est diplômé de l'Institut Marangoni en design de mode. Il a travaillé avec Roméo Gigli, Dolce & Gabbana avant de rejoindre il y a 15 ans Pomellato.

Pour lui, "Pomellato approche la joaillerie de façon différente. Nous sommes plus proches de la mode dans le sens où notre goût pour l’innovation et l’inattendu s’exprime dans un langage avant-gardiste. Bien sûr, nous avons conscience qu’un bijou n’est pas aussi éphémère qu’un vêtement à la mode, il est fait pour durer".

2018, la ligne Ritratto s'étoffe 

La nouvelle ligne de bagues et pendentifs colorés Ritratto 2018 rend hommage à la terre. Chaque gemme a été travaillée, sculptée et montée à la main comme une œuvre d’art : pendentifs de taille medium, bagues de malachite griffées de diamants noirs, en œil de tigre, en lapis lazuli et en jaspe rouge griffés de diamants bruns. A chaque pierre est associée une légende : la Malachite, vénérée par les Grecs anciens et les Romains, leur servait de talisman protecteur pendant les combats. Ses nervures d’un vert profond étaient associées à la sensualité féminine qu’incarnait Aphrodite, la déesse de l’amour. Les veinules de l’Oeil de tigre attirent le regard mais elles ont sur lui un pouvoir hypnotique énergétique. Le Lapis lazuli est connu et recherché depuis les origines de l’humanité, et c’est dans les plus hautes montagnes d’Asie Mineure que ses plus belles variétés d’un bleu intense ont été trouvées. Le Jaspe rouge est associé à la déesse Isis de l’ancienne Egypte et, au Moyen Âge, était sculpté sur les ornements des chevaliers.

La pièce phare de cette collection est une bague en topaze Blue London et diamants blancs.

Pomellato : 4 nouvelles bagues Ritratto
 (Courtesy of Pomellato)

"Pomellato since 1967", un livre-anniversaire pour les 50 ans

À l’occasion de ses 50 ans, Pomellato parcourt l’histoire d’une année iconique. 1967, c’est cette année-là, que le déclic de la libération des moeurs enclenche une nouvelle vague qui souffle sur la société et sa créativité. À Milan, la mode s’éveille et le design se révolutionne. Cela n’échappe pas à Pino Rabolini, le fondateur de Pomellato. Les cascades multicolores et délicates de la collection Tango, la beauté limpide des bagues Nudo, aujourd’hui emblématiques de la Maison, initient une joaillerie où, pour la première fois, les pierres précieuses se portent aussi bien de jour que de nuit, la semaine que le week-end, où les pièces se superposent, s’entremêlent et incarnent une féminité joyeuse, pleine de vie et de fantaisie. 

Pomellato, Luna by Mocafico (2014) 
 (Courtesy of Pomellato)

Ce livre revient sur ces années où tout a commencé. Il souligne, affirme leurs correspondances avec la mode, le design, la culture à travers des clichés signés Herb Ritts, Helmut Newton, Peter Lindbergh… et enrichis des textes de Sheila Weller et de Giusi Ferré. Il est publié aux éditions Rizzoli. 

 

 


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