Cet article date de plus de six ans.
Marine Serre, Poiret, Beautiful People et Anaïs Jourden, premiers podiums à la Paris Fashion Week
Outre les grands noms qui font sa réputation, la Paris Fashion Week accueille chaque saison de nouveaux créateurs. Les marques Marine Serre, Poiret, Beautiful People et Anaîs Jourden - qui défilent pour la première fois dans le calendrier officiel - seront particulièrement suivies tant par les journalistes que les acheteurs. Découverte de leurs univers avant leurs premiers shows sur les podiums.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Marine Serre, la lauréate du prix LVMH 2017
Marine Serre, jeune créatrice basée à Paris, est née en Corrèze. Elle est diplômée en 2016 de l'école de La Cambre à Bruxelles avec les félicitations du jury pour sa collection Radical Call for Love où de luxueux vêtements arabes du XIXe siècle côtoient les tendances sportswear des années 1990 et 2000, pour un résultat étonnamment futuriste. Elle recueille également un succès critique avec sa collection 15-21 qui catapulte le 21e siècle sur des robes présentant des Primitifs flamands du 15e siècle. Le projet lui a valu un certain nombre de prix nationaux belges. Elle participe aussi à l'exposition "Les Belges : une histoire de mode inattendue" au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.La créatrice s’est familiarisée avec les rouages de l’industrie de la mode en faisant ses armes notamment chez Maison Margiela, Christian Dior auprès de Raf Simons, Alexander McQueen et plus récemment Balenciaga auprès de Demna Gvasalia.
En 2017, sa collection Radical Call for Love est sélectionnée simultanément pour le Festival d'Hyères, le Prix ANDAM et le Prix LVMH (qu’elle gagne). En octobre 2017, elle présente sa collection printemps-été 2018 intitulée Cornerstones, coïncidant avec l'établissement de son label homonyme. Elle poursuit son approche hybride, combinant des codes radicalement différents en ignorant les frontières entre RTW (ready to work), couture et sportswear pour un nouveau "functionalwear". De nouvelles formes, de nouvelles couleurs, de nouvelles manières d'imaginer s'habiller. Franchir les frontières entre le produit de masse de la culture de consommation contemporaine, les traditions de couture, le RTW confortable et le sportwear sont progressivement devenus sa signature.
La renaissance de la maison Poiret avec Yiqing Yin
Acquise par le groupe coréen Shinsegae, la maison Poiret présente son prêt-à-porter dessiné par Yiqing Yin. "Je souhaite faire de Poiret une maison narratrice de rencontres et d’émotions, le territoire d’un nouveau luxe contemporain placé sous le signe du dialogue avec son époque. Au cœur de mon projet figure une philosophie sensible du vêtement et des coupes, prolongeant le geste de Paul Poiret qui au début du XXe siècle, libérait le corps et l’esprit des femmes" indique la directrice artistique.Au début du XXe siècle, le couturier français Paul Poiret libère la femme du corset. Il investit l’espace autour du corps pour célébrer sa grâce naturelle tenue jusqu’alors emprisonnée. Dans le sillage du couturier, Yiqing Yin embrasse la sensualité paradoxale de l’oversize : les volumes sont autant de sculptures souples, versatiles, auxquelles le corps imprime ses formes et son mouvement. Les sacs, les bijoux et les chaussures prolongent cet état d’esprit au sein d'une garde-robe complète. Au-delà des codes, pour Yiqing Yin le territoire de Poiret est celui de l’époque, melting pot bouillonnant, village global en permanente ré-invention. Prolongeant le geste novateur de Paul Poiret, qui invitait les esprits créatifs de son époque à collaborer avec lui, la créatrice conçoit la maison comme une plateforme d’échange, un espace de curation situé au carrefour de la mode et de l’art. A sa barre, un tandem de femmes préside à sa destinée : sa PDGère, Anne Chapelle qui s’est distinguée en tant que propriétaire et dirigeante des maisons Ann Demeulemeester et Haider Ackermann.
Née à Pékin en 1985, Yiqing Yin quitte la Chine à l’âge de 4 ans pour la France puis l’Australie. D’un pays à l’autre, ses vêtements lui ont souvent servi de points de repère : elle imagine un vêtement qui protège et renforce, à la fois seconde peau et coquille souple. Sondant les capacités dynamiques du pli, elle imagine des structures jamais figées, des volumes en mouvement. Elle sculpte le vide autour du corps et expérimente le tombé du vêtement à la recherche de lignes fluides. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Yiqing Yin est distinguée par le Grand Prix de la Création de la Ville de Paris en 2009. Lors du Festival International de la mode d'Hyères, en 2010, ses créations sont mises en scène dans les vitrines du Ministère de la Culture, au Théâtre National de Chaillot, puis à la Galerie Joyce. En 2011, elle remporte le Prix des Premières Collections de l’ANDAM et défile pour la première fois pendant la semaine de la haute couture à Paris. En 2013, elle dirige le prêt-à-porter de la Maison Léonard. En 2015, la Fédération Française de la Mode lui décerne l’appellation haute couture. Yiqing Yin explore également d’autres univers artistiques : pour la Biennale de Venise en 2013, elle créée l’œuvre "In-Between", puis signe les tenues de scène des danseurs étoiles Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio pour le ballet Tristan et Yseult dirigé par Giorgio Mancini.
Hidenori Kumakiri, le designer des Beautiful People
Né en 1974 au Japon, le designer Hidenori Kumakiri est diplômé du Bunka Fashion College à Tokyo. Après un passage comme modéliste chez Comme des Garçons, il lance sa propre griffe Beautiful People en 2007. Son premier magasin ouvre en 2011 à Tokyo. La marque qui jusqu’alors présentait en marge du calendrier l’intègre cette saison.Son concept est le suivant : "Nous ne pouvons pas toujours changer le monde mais nous pouvons choisir comment nous le voyons. Tout est magnifique pour les belles personnes". Dans leur univers, tout a un double sens. Deux éléments fusionnent ensemble pour n'en faire qu'un : le style français rencontre l'intrépidité du Japon. Le passage de Hidenori Kumakiri chez Comme des Garçons Homme a laissé une empreinte dans l'ADN de la marque Beautiful People. La précision japonaise se retrouve à travers la fabrication, la coupe et les motifs.
Pour Anaïs Jourden, Anaïs Mak conjugue l'esprit de Hong Kong
La griffe Anaïs Jourden (connue sous le nom de Jourden jusqu'aux collections printemps-été 2018) a été fondée en 2012 par Anaïs Mak. Née et élevée à Hong Kong, où la marque est basée, la créatrice a déménagé à Paris pour étudier au Studio Berçot. Jourden est son deuxième prénom.Les codes vestimentaires traditionnels de la bourgeoisie de Hong Kong dans lesquels la créatrice a été élevée sont à la base de l’élaboration de la silhouette Jourden. La griffe propose une version nonchalante des codes classiques de la féminité, dynamisés d’accents graphiques. Elle mélange des techniques artisanales et industrielles pour faire des vêtements modernes et décontractés. Le label est présent à Paris et à Londres. En 2015, Jourden a collaboré avec Colette sur le lancement de l'application "Colette Arcade" pour sa collection printemps-été 2015. La marque a fait partie des semi-finalistes du Prix LVMH 2015, et a été la gagnante du Who Next 2015 organisé par le Vogue Italia.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.