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Agnès b., un livre et une expo pour ses 40 ans de mode

"Je n'aime pas la mode, j'aime le style. Celui d’un vêtement qu'on peut garder et remettre dix ans, vingt ans après". Telle est la philosophie d’Agnès b., qui fête en 2016 les 40 ans de sa marque avec un livre "Agnès b. styliste. Une rétrospective mode et intemporelle" et une exposition au musée national de l'histoire de l'immigration.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le toit de son bureau, les rues de Paris, Tokyo ou New York, sont les décors qu’Agnès b préfère pour mettre en scène ses vêtements… Ici à l’été 1993, le long du canal Saint-­‐Martin à Paris
 ( Archives agnès b.)

C'est l'histoire d’une mode emblématique du style parisien, intemporelle et éthique, d’un concept-store avant l’heure, d’un univers créé par une passionnée d’art et de musique qui a suivi et souvent devancé les bouleversements de la société. En mars 2016, son défilé prêt-à-porter féminin résumait tous les styles féminins pour une collection anniversaire, urbaine et sobre sans artifice, à l'image de la styliste. 

Agnès porte un sweat et un jupon cranté en coton noir de sa collection hiver 1979. Elle choisit parmi les doudounes en anti-­‐duvet de coton, les chemises et jupons blancs, ceux qui vont être teints.
	 
 (Archives Agnès b. / DR)
Du croquis au vêtement, toutes ses créations sont réunies dans le livre "Agnès b. styliste Une rétrospective mode et intemporelle" (textes de Florence Ben Sadoun. Editions de La Martinière). De nombreuses photographies qu’elle a elle-même réalisées, puisqu’elle a toujours photographié ses vêtements ou modèles, enrichissent l'ouvrage. Agnès b. dévoile ici son travail personnel, sa vision des êtres et des choses qui la touchent autour des grands thèmes qui font sa signature : le rock, le XVIIIe siècle, le masculin-féminin, la jeune fille, le vêtement de travail et les voyages…
La collection « Lolita » créée en 1985. © Agnès b. Eté 1988
 (Agnès b. )

Galeriste et collectionneuse

Agnès b. est aussi réalisatrice, galeriste (avec la Galerie du Jour depuis 1984) et mécène. Au fil des années, la styliste a constitué une collection d’art contemporain, présentée pour la première fois en 1992 à l’espace des Arts de Chalon-sur-Saône avant de voyager au musée Picasso d’Antibes puis aux Abattoirs de Toulouse en 2004. En 2015, le Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut accueille l’exposition "Un regard sur la collection Agnès b".

Jusqu'au 8 janvier 2017, Agnès b. se dévoile au Musée national de l'histoire de l'immigration pour un dialogue inédit avec les oeuvres contemporaines du musée. C’est la première fois qu’elle montre à Paris une sélection d’oeuvres -photographies, installations, peintures- issue de sa collection d’art contemporain qu’elle a constituée au fil des années.
  (Claude Lévêque, Sans titre (Dansez !), 1995. Courtesy Collection Agnès b.)
A découvrir une centaine d’oeuvres présentées autour de thématiques comme l’enfance, l’amour, l’écriture ou encore l’identité. Les oeuvres de Claude Lévêque, Henri Cartier-Bresson ou John Giorno côtoient celles de Mona Hatoum, Kader Attia et Chéri Samba.

De la mode à l'art

Agnès b. est née à Versailles. Son père, avocat, lui fait partager son goût pour la musique et pour l’art, si bien que son rêve d’enfant est de devenir conservateur. A 17 ans, elle se marie à un homme passionné par les livres et le cinéma, l’éditeur Christian Bourgois. Elle gardera toujours l’initiale de ce nom qui deviendra sa signature de styliste : Agnès b. En 1973, elle lance sa marque et ouvre sa première boutique en 1975 dans une ancienne boucherie du quartier des Halles.
Agnès, dans la boutique de la rue du jour, en 1976.
	 
 (Agnès, dans la boutique de la rue du jour, en 1976. © Archives Agnès b.)
En 1984, elle inaugure une galerie d’art attenante, la galerie du jour, aujourd’hui située rue Quincampoix et dotée d’une librairie, la librairie du jour.

Avec l’artiste Christian Boltanski et le commissaire d’exposition Hans-Ulrich Obrist, elle crée un périodique hybride, Point d’ironie, aujourd’hui distribué gratuitement à 100 000 exemplaires. Agnès b. apporte son concours à des projets artistiques mais aussi humanitaires. En 2010 elle reçoit la Croix d’Officier de la Légion d’Honneur et en 2012 la médaille de Commandeur des Arts et des Lettres. Pour son engagement pour la conservation marine elle reçoit en 2012 le prix SeaKeepers à Monaco, et, en 2016, la médaille de commandeur de la Légion d’honneur.
Agnès b. styliste aux Editions de La Martinière (45 euros)
 (Couverture : Christian Moser)

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