A la Paris Fashion Week masculine, Dior revisite les reliques du passé
Comment rester dans l'air du temps malgré le poids de la tradition ? Kim Jones répond à la question dans un défilé Dior conçu en collaboration avec l'artiste américain Daniel Arsham, lequel met en avant des objets semblant être des reliques du passé.
Pour Dior le chic moderne passe par l'usure : ses hommes vont porter au printemps-été 2020 des costumes aux couleurs délavées, des hauts "fissurés" et "tachés" de plissés faits à la main. "Les éléments classiques de Dior, l'élégance, la couture s'entremêlent avec des éléments de la science-fiction comme ce sable venu d'une autre planète", déclare le créateur britannique Kim Jones.
Une horloge érodée accueille les invités pour ce spectacle à l'Institut du monde arabe. On passe ensuite par un bureau reconstitué de Christian Dior, tout en blanc. Les quatre lettres du logo, confectionnées comme des sculptures abîmées, sont posées le long du podium en sable rose, une des couleurs iconiques de la maison.
Des couleurs délavées par le soleil
Les lignes sont souples, fluides et travaillées selon les techniques empruntées à la sculpture qui faisait partie intégrante des créations très structurées de Christian Dior. Rose, gris dans toutes ses nuances, bleu, blanc, les couleurs sont claires, comme délavées par le soleil.
Le tailleur oblique, qui enveloppe la silhouette d'une ligne diagonale, création des années 50, déjà revisité par Kim Jones dans les collections précédentes, se décline pour celle de printemps-été 2020 en manteau, en blouson.
En taches de couleurs bleue et orange, des nuages de tissus crêpe georgette plissés ornent des chemises blanches en organza. Les motifs de la Toile de Jouy des ensembles chemise-short et chemise-pantalon ont été peints à la main par des artistes japonais. "C'est un travail très complexe, très couture", souligne le styliste.
Des bottes transparentes, des chaussettes en Toile de Jouy
Des bottes en caoutchouc évoquent aussi des sculptures, certaines sont transparentes laissant entrevoir les chaussettes avec des logos ou en toile de Jouy. "Beaucoup d'entre nous sont vraiment obsédés par les chaussures, l'idée de ces chaussettes, c'est d'avoir tout à disposition pour pouvoir s'habiller Dior de la tête aux pieds", commente Kim Jones. La visière d'une casquette est dessinée comme si elle avait été déchirée, un T-shirt est traversé de craquelures finement brodées.
L'imprimé "journal" utilisé par la maison en 2000 a été revisité par Daniel Arsham pour les vêtements et le saddle bag. Pour une touche futuriste, Dior présente trois accessoires issus de la collaboration avec la maison Rimowa : un sac à dos, une petite valise et une minaudière avec des rainures ornés de rainures en aluminium.
L'homme porte aussi des bijoux, comme des pendentifs avec le logo de la maison, mono-boucle en forme de clé ou un bouquet de muguets, fleur préférée de Christian Dior, en broche.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.