'"Azzaro 50 ans d’éclats", une rétrospective au Musée des Arts Décoratifs
Fondée en 1967, la maison Azzaro offre un mélange de glamour, d’élégance et de sensualité. Son fondateur Loris Azzaro imagine dès 1968 une robe à trois anneaux de strass portée par l’actrice Marisa Berenson. Il pose, alors, ses codes intemporels : des robes-fourreaux en jersey épousent et révèlent les corps sans les contraindre. La maille Lurex les fait étinceler. Le noir, le blanc et l’argent évoquent le chic et le mystère de la nuit.
En 1971, le transfert de sa maison au 65, rue du faubourg Saint-Honoré attire Claudia Cardinale, Raquel Welch, Jane Birkin, Marisa Berenson, Dalida ou Romy Schneider qui ne jurent que par ses créations pour leurs apparitions sur les tapis rouges.
La maison traverse les modes survivant à la disparition de son fondateur en 2003 et continue d’attirer des célébrités françaises et internationales. Le salon couture a repris, depuis fin 2015, ses quartiers rue du faubourg Saint-Honoré, là où Loris Azzaro avait établi sa boutique-atelier.
Des années 60 à aujourd’hui
L’exposition '"Azzaro 50 ans d’éclats" au MAD dresse le portrait, à travers son vestiaire, de la personnalité iconoclaste de la femme magnifiée par le couturier et ses successeurs, des années soixante à aujourd’hui. Elle met en perspective via 50 modèles cette féminité au travers des époques et de l’héritage laissé par Loris Azzaro sur la nouvelle génération.Quatre thématiques sont abordées : la provocation latente, l’audace de la nuit, la liberté de mouvement et l’éclat des lignes sublimées par le savoir-faire.
Généreux, autodidacte, cosmopolite et loin des clichés sur la féminité, le couturier sublime la singularité de chaque femme : "Créer une robe pour une femme qui ne sait pas à quel point elle peut être belle". La femme Azzaro ? Elle s’impose sans jamais s’imposer, elle assume sa féminité avec esprit, désinvolture et liberté. Une femme qui n’a pas besoin d’emprunter le vestiaire masculin pour se sentir libre et indépendante. Une femme qui joue avec les codes de la féminité pour mieux s’en libérer.
Provocation et liberté
Couturier de la nuit, Loris Azzaro crée des robes sculpturales, sensuelles et audacieuses. La robe trois anneaux en fait partie. D’une modernité intemporelle, sa découpe suggestive sublimée de broderies incarne le style Azzaro. Elle a été réinterprétée par ses successeurs de Vanessa Seward à Maxime Simoëns, directeur artistique depuis 2017.La vision du créateur dépasse la mode, il cultive un univers où le beau, le glamour et l’anti-conformisme se déclinent à l’infini. L’objectif des plus grands photographes de son temps tels que Helmut Newton, Richard Avedon ou Guy Bourdin immortalise son style de vie hédoniste et doré où se croisent ses amies stars (Sophia Lauren, Romy Schneider, Jane Birkin…) et les femmes de sa vie (sa femme Michelle et ses deux filles Catherine et Béatrice).
Des images fortes qui signent l’esprit sulfureux et insouciant des années 70. Le Musée des Arts Décoratifs accueille aussi une sélection d’objets et mobilier emblématique de cette époque.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.