Ana Quasoar construit les rêves sur mesure des mariées
Un parcours fait de contraste
Après des études d’anthropologie et une spécialisation aux Beaux-Arts, elle sera acheteuse-boutique pendant 15 ans : les vitrines, les vêtements, la passion pour les tissus et la connaissance des femmes… elle a tout appris sur le fluide et le gainant, sur les proportions et le style. Son histoire tient dans le savoir-faire de ce contraste.
En 2002, elle ouvre sa maison de couture, loin des boutiques et de leurs stéréotypes pour apporter une réflexion personnalisée en bannissant les images traditionnelles de la mariée femme fatale, superwoman ou jeune fille en fleurs. « Je ne voulais pas être formatée, je suis hors mode, intemporelle. Je colle aux tendances mais je ne suis pas tendance. Je suis plus proche de la haute couture que du prêt-à-porter avec mes vêtements bijoux » précise-t-elle.
Dans son atelier parisien, elle concocte de nouvelles structures pour les corsets, dessine des motifs de broderies pour des bijoux de tête (headband, bandeaux) et ses accessoires. « Au départ, je vendais aux boutiques, surtout à l’étranger, puis la haute couture française m’a invitée à participer au festival de Dalian (Chine). J’y ai fait défiler 80 modèles retraçant mes 4 premières collections dont beaucoup avait une thématique blanche. Cela a été le point de départ de mes robes de mariées » se souvient-elle. 70% de son activité est aujourd’hui consacrée aux mariées.
Une collection mariage : un scénario pour chaque robe
La mariée moderne s’achète sa robe –parfois, elle est offerte par sa mère- mais « ce n’est plus un achat familial » indique-t-elle avant de souligner « Il y a la robe d’un seul mariage et celle que l’on va reporter (pour un 2nde mariage). Le bonheur, c’est le moment où une femme se lâche, ose, se révèle. Et c’est exactement ce qu’elle attend de moi : que je l'accompagne, l'aide, lui donne les moyens".
« Je propose une trentaine de modèles, du plus simple au plus élaboré. 80% des clientes choisissent les robes telles quelles mais d’autres arrivent avec des indications précises ou au contraire sont totalement paniquées. Je peux apporter des transformations sur un modèle existant -changer la couleur, ajouter et retirer des manches, modifier le décolleté- mais je réalise aussi des pièces exclusives. Comme cette Irlandaise qui voulait une robe à reporter à chaque anniversaire de mariage. J’ai réalisé un ensemble de style victorien qui devait lui permettre de composer 10 ensembles pour les 10 prochaines années » se souvient Ana Quasoar.
3 styles de robes coexistent : la romantique (fluide, dentelle), la Princesse (tulle) et l’épurée (drapé, satin). Le blanc est toujours un classique avec toutes ses nuances ainsi que le crème. A noter une perçée de rosé, doré et rouge. Pour des robes longues, il faut compter de 3.000 euros à 30.000 euros et pour les courtes de 1.000 à 5.000 euros.
Du mariage à la haute couture
Après des trunks show (défilés privés) pour ses clientes, Ana Quasoar présente depuis juillet 2011 ses collections couture en marge de la semaine de la haute couture parisienne.
« Eclats de temps », sa dernière collection fait l’objet d’un livre, un shooting photographiée par Laurence Laborie. « C’est un manifesto pour dire combien le temps est précieux" explique Ana avant de préciser :"Cela correspond à un moment de ma vie où j’ai perdu des êtres chers, en 2012, puis j’ai eu un accident de scooter en décembre ». Immobilisée, la créatrice dispose alors de temps. « C’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps mais cela m’a forçé à lâcher prise et m’a permis de me recentrer sur ma création ». Ce livre, c’est l’histoire d’une petite fille qui se métamorphose en différentes femmes pour arriver au jour, où la princesse qui sommeille en elle se réveille ».
Atelier de séduction : apprendre à s’assumer
Pour la créatrice « on est belle que bien dans sa peau ». A force de mettre des femmes en valeur par ses créations, elle a développé une expertise en matière de séduction, qui n’est plus réservée aux happy few qu’elle habille mais aussi aux invitées, en petit comité, de ses ateliers.
« C’est une amie qui m’a demandé de faire des conférences sur l’élégance parisienne. C’est, ainsi, que sont nés ces ateliers ». « La séduction est une posture mentale qui attire naturellement. Ici, je décale le regard que vous portez sur vous et permet de redécouvrir ce que vous êtes, tout en retravaillant votre mise en valeur. La féminité ne se résume pas à un joli décolleté ou à des talons aiguilles, elle s’exprime dans notre attitude, notre façon d’être et de nous assumer donc Attitude, garde-robe et confiance en soi sont les 3 axes pour transformer vos faiblesses en atouts ».
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