Vos livres d'été avec Lire
L’ÉTÉ EST LA PÉRIODE IDÉALE POUR LIRE OU RELIRE.
« Que nous prenions le large ou que nous restions à quai, le temps s’étire différemment. Et il ménage les interstices dans lesquels peuvent se glisser nos meilleurs amis: les livres.
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Ce numéro de Lire vous propose une sélection des plus belles nouveautés de l’été.
Vous y trouverez votre bonheur, si le bonheur est ce que vous recherchez en compagnie des livres. Vous y trouverez, aussi, un éloge de la lecture à haute voix. C’est tout notre rapport à la littérature qui change, lorsque nous lisons à voix haute. L’exercice n’est pas si simple. Et longtemps il fut jugé superflu. Souvenez-vous des ânonnements qu’exigeaient les professeurs, jadis! Comme on était loin de ces moments qui transpercent le coeur et affolent l’âme, ces moments de sidération qu’offrent aujourd’hui nos plus grands lecteurs… Parmi eux, Fabrice Luchini, qui a fait de Céline, La Fontaine, Rimbaud, Muray et quelques autres les stars des planches. Mais aussi Robin Renucci, dont le travail à la tête des Tréteaux de France est remarquable, André Dussollier, Carole Bouquet, Fanny Ardant, Jean Rochefort, le désopilant Antoine Duléry… et Guillaume Gallienne. Nous lui donnons la parole, à lui qui chaque semaine à la radio célèbre les textes d’hier et d’aujourd’hui, leur offre une sonorité et une musique inédites, un ton et un rythme qui donnent l’envie furieuse de se précipiter dans la première librairie venue. Grâce à lui, j’ai découvert une dimension jusque-là méconnue de Proust: le rire. Il publie un premier volume d’extraits de grands textes, agrémenté de deux CD, où l’on retrouve ses lectures et ses commentaires de Proust, Victor Hugo et Madame de Lafayette.
Indispensables classiques.
Les classiques, justement
Il y a peu de temps, je demandais à quelques romanciers français quels « classiques de la littérature » ils recommandaient aux téléspectateurs
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Hors antenne, on me retourna la question. Deux classiques, pour l’été ?
Soit. Les voici. Le premier est un poème, le second, un essai. Le premier aide à mieux vivre tout en louant les beautés de la nature et les facultés de la pensée, le second permet de mener sa barque en toute liberté au milieu d’un monde hostile. Les éditions Mollat proposent une nouvelle traduction du chef-d’œuvre de Lucrèce,
La Naissance des choses (De rerum natura)
A l’heure où l’on veut effacer d’un coup d’éponge l’enseignement du latin et du grec, cette magnifique édition bilingue est à offrir d’urgence à tous les jeunes gens qui ne se contentent pas d’une philosophie cérébrale et conceptuelle mais cherchent une vision existentielle et pragmatique du monde. Mieux qu’un traité de philosophie, La Naissance des choses est un poème. Pour dire le pur plaisir d’exister, Lucrèce convoque « le miel du vers », seul capable de faire passer « le vinaigre de la sagesse épicurienne ». L’image est de Michel Onfray qui signe une préface revigorante à ce best-seller antique dont on rêve qu’il envahisse à nouveau les plages et autres destinations touristiques.
Aux PUF, on réédite un petit livre éblouissant, une pépite qui brille au firmament de la littérature, le Montaigne de Stefan Zweig. C’est le testament intellectuel de Zweig, rédigé en marge du Monde d’hier. Montaigne lui apparaît comme l’étoile qu’il faut suivre, la personnification de la conscience de l’Europe, au moment où celle-ci verse dans l’une de ses pires périodes de chaos. Mais l’auteur des Essais est surtout celui qui nous éclaire jusque dans le présent: il nous enseigne l’indépendance d’esprit, la connaissance de soi-même, la liberté responsable… Toutes choses, nous dit Zweig, qui ne sont accessibles qu’au prix de la solitude.
La bonne nouvelle, c’est que l’on peut peupler la solitude de bons livres. »
François Busnel, directeur de la rédaction du magazine LIRE
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