Voile, affaire Mennel : Leïla Slimani juge "terrible de se retrouver l'esclave de ce que l'on a dit à 15 ans"
La romancière, prix Goncourt en 2016, invitée mardi de France Inter et présidente du jury du Livre Inter 2018, s'interroge sur l'invisibilité des femmes voilées et le pardon.
Leïla Slimani s’interroge mardi 13 février, sur France Inter, sur la question du voile et l’affaire de la chanteuse Mennel qui a quitté "The Voice", après la révélation de messages complotistes. "Ne faut-il pas croire aussi à la rédemption ?", se demande la romancière, choisie pour être présidente du jury du prix du Livre Inter qui sera décerné le 4 juin prochain.
Sur la question du voile, la romancière, prix Goncourt 2016 pour Chanson douce aux éditions Gallimard, a rapporté une anecdote, lors d'un déjeuner avec des journalistes, bloggueurs, spécialistes du réseau Instagram. "Trois journalistes, dont une du Financial Times étaient voilées. Cela ne choquait personne", raconte-t-elle. Elle a précisé que jamais elle n'avait vu de journaliste voilée en France, ou même de femme voilée invitée à la télévision française pour une autre raison que le fait qu'elle porte le voile. "Si, Mennel", lui a rétorqué Léa Salamé, journaliste à France Inter. La romancière a rebondi : "Oui, c'est la première fois. Il y a une invisibilité de ces femmes."
Cette invisibilité je l’interroge. Je me dis, faut-il jeter la pierre, exclure ? Est-ce qu’il ne faut pas croire aussi à la rédemption, au pardon ?
Leïla Slimani, romancière, lauréate du Goncourt 2016
"Est-ce qu’on ne peut pas pardonner à une fille de 15 ans ? Est-on l’esclave de son passé ? Je trouve terrible de se retrouver l’esclave de ce que l'on a dit quand on avait 15 ans ou 16 ans, c’est très angoissant", a poursuivi la romancière.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.