Leïla Slimani s’interroge mardi 13 février, sur France Inter, sur la question du voile et l’affaire de la chanteuse Mennel qui a quitté "The Voice", après la révélation de messages complotistes. "Ne faut-il pas croire aussi à la rédemption ?", se demande la romancière, choisie pour être présidente du jury du prix du Livre Inter qui sera décerné le 4 juin prochain. Sur la question du voile, la romancière, prix Goncourt 2016 pour Chanson douce aux éditions Gallimard, a rapporté une anecdote, lors d'un déjeuner avec des journalistes, bloggueurs, spécialistes du réseau Instagram. "Trois journalistes, dont une du Financial Times étaient voilées. Cela ne choquait personne", raconte-t-elle. Elle a précisé que jamais elle n'avait vu de journaliste voilée en France, ou même de femme voilée invitée à la télévision française pour une autre raison que le fait qu'elle porte le voile. "Si, Mennel", lui a rétorqué Léa Salamé, journaliste à France Inter. La romancière a rebondi : "Oui, c'est la première fois. Il y a une invisibilité de ces femmes." Cette invisibilité je l’interroge. Je me dis, faut-il jeter la pierre, exclure ? Est-ce qu’il ne faut pas croire aussi à la rédemption, au pardon ?Leïla Slimani, romancière, lauréate du Goncourt 2016"Est-ce qu’on ne peut pas pardonner à une fille de 15 ans ? Est-on l’esclave de son passé ? Je trouve terrible de se retrouver l’esclave de ce que l'on a dit quand on avait 15 ans ou 16 ans, c’est très angoissant", a poursuivi la romancière.