Vidéo Joël Dicker présente son nouveau roman “Un animal sauvage”

“Il n'y a pas une règle qui dit : si tu veux écrire un livre, il faut faire ça, ça, ça et ça. Chacun a sa façon de faire, chacun a ses règles”. Révélé au grand public avec La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, Joël Dicker vient de publier son nouveau livre : Un animal sauvage. Il explique sa méthode d’écriture : à la différence de certains auteurs, l’écrivain n’élabore pas de trame, de squelette du récit, avant de se lancer dans l’écriture. Il déroule au fil de l’eau l’histoire, qui prend forme sous sa plume. “Moi, j'aime pas avoir de plan parce que je n'ai pas envie de connaître la fin du livre, parce que si je sais déjà ce qu'il se passe, je me dis : j'ai pas envie de connaître cette histoire, j'ai pas envie de l'écrire” explique l’auteur, qui ajoute : “En général, je n'ai pas plus d'idée que vous au moment où je l'écris de ce qu'il va se passer”. Lors de l'écriture, il ne sait pas encore “quelle direction” va prendre son récit. 

“Il n'y a pas de règle pour écrire. Chacun a sa façon de faire, chacun a ses règles”

Cette façon d’élaborer et de construire son récit inclut un travail de relecture et de redécoupages multiples “très laborieux” qui consiste à être “prêt à couper et à recommencer tout le temps. (...) Cela arrive souvent et ça n’est pas un problème. (...) Chaque fois que j'enlève des parties, le livre avance parce que je sais enfin ce que je veux faire”. Autre clé de voûte de la construction des récits de Joël Dicker : leur clarté. “C'est très important pour moi quand j'écris d'être clair dans ce que je raconte. Et ce n'est pas toujours facile d'être clair. Mais une des raisons pour laquelle je n'ai pas de plan, c'est que, justement, je me dis : tant que moi-même, dans mon livre, je comprends ce que je fais, je sais où j'en suis, je connais ces personnages, je navigue dans le livre sans avoir un plan, sans avoir une béquille, alors ça fonctionne. Si moi qui écris ce bouquin, je dois avoir un plan pour savoir qui est qui et qui fait quoi, c'est qu'il y a quelque chose qui ne marche pas”. 

En 2022, Joël Dicker a fondé sa propre maison d’édition : Rosie & Wolfe. Un choix qui lui offre plus de “liberté” : “C'est quand même particulier, parce que dans l'édition, en France, aujourd'hui encore, quand vous signez un contrat chez un éditeur, l'éditeur possède votre livre. Vous avez passé des mois, des années à suer sang et eau pour écrire ce texte et tout d'un coup, en échange de le partager avec des lecteurs et pouvoir faire lire ce texte, votre éditeur vous dit : "Ce livre est à moi maintenant, pour toute ta vie et jusqu'à 70 ans après ta mort." C'est quelque chose de très violent. Il faudrait que les auteurs puissent garder leurs droits sur leurs livres, parce que c'est à eux”. Avec ses livres, l’écrivain souhaite emmener le lecteur “dans une histoire” : “Mon style à moi, ce n'est pas de vous montrer comme je sais bien écrire. Mon style à moi, c'est de vous dire: on va partir ensemble dans une histoire et on va se marrer, et ça va être un grand divertissement grâce à vous et grâce à moi parce qu'on est ensemble”.