Un édition très rare de Shakespeare découverte à Saint-Omer
C’est en préparant une exposition que Rémi Cordonnier, docteur en Histoire de l'art et employé à la bibliothèque de Saint-Omer (Pas-de-Calais), a découvert le trésor. "Je vérifiais que l’on avait bien les œuvres de Shakespeare dans nos livres anciens, quand je suis tombé dessus. J’ai vite compris que c’était un "First Folio" . "First Folio" c’est le nom donné par les spécialistes à la première compilation des œuvres complètes du dramaturge anglais, le seul texte fiable pour une vingtaine de ses œuvres et une source capitale pour une partie des autres. L’édition date de 1623, sept ans après la mort de Shakespeare, et il n’en existe que 230 dans le monde.
Depuis cette découverte, l’œuvre a été authentifiée par un spécialiste venu spécialement des Etats-Unis. "Ma première réaction lorsque je l’ai trouvé, c’était la fierté et la joie. J’ai couru chez ma directrice lui annoncer la bonne nouvelle, mais je n’ai vraiment été soulagé que lorsque mon collègue américain m’a certifié qu’il s’agissait bien d’un 'First Folio' ".
L'héritage d'une histoire riche
Une découverte étonnante mais qui s’explique par l’importance de Saint-Omer au Moyen-Age. La ville, qui comptait dans le monde chrétien occidental, a souvent reçu la visite de rois et de jésuites anglais venus y étudier. Ce "First Folio" appartenait sans doute à l’un d’entre eux. Au XVIIe siècle, Shakespeare n’était qu’un auteur de renommée moyenne dont les œuvres avaient une valeur toute relative. Le papier de l’imprimé est d’ailleurs de piètre qualité.
"Nous allons bientôt le mettre au coffre"
"Il faut faire très attention en tournant les pages pour ne pas les déchirer. En ce moment, il est dans notre salle de patrimoine à un taux d’hydrométrie et d’éclairage constant. De toute façon, nous allons bientôt le mettre au coffre", se rassure Rémi Cordonnier. L’été prochain, l’ouvrage sera tout de même exposé trois mois au regard des curieux. Avant de rentrer au coffre, où il devrait rester jusqu’à nouvel ordre. L’Etat français, unique propriétaire, n’a aucune intention de vendre son bijou. Même si l’un de ces "First Folio" s’est récemment arraché 5 millions et demi de dollars en 2001, chez "Christie’s", célèbre maison de ventes aux enchères.
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