Salon du livre : le numérique se profile derrière le papier

Environ 200.000 personnes sont attendues dans les allées du parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, pour le 30ème Salon du livre. Pour souffler les bougies, les organisateurs ont invité 90 “signatures” prestigieuses : entre autres, Paul Auster, Salman Rushdie, Umberto Ecco, Luis Sepulveda, Yasmina Khadra, Amélie Nothomb, Eric-Emmanuel Schmitt, Marie Darrieussecq, Emmanuel Carrère etc...

Tapis rouge donc, pour un secteur qui sent venir le vent de profondes mutations : celui du numérique.
_ Google a lancé la première attaque en octobre dernier à la foire du livre de Francfort en annonçant la création de Google édition, une librairie en ligne à son échelle. Deux millions d'ouvrages sont d'ores et déjà en stock, et 30.000 éditeurs à travers le monde sont partenaires. Dans le viseur de Google, mais aussi d'Amazon, le débarquement des livres électroniques, avec le Kindle d'Amazon ou l'iPad d'Apple.

Mais les conditions imposées par Google ne plaisent pas à tout le monde et l'édition française est déjà échaudée par une autre affaire, celle de la numérisation des ouvrages par la firme américaine. Des éditeurs et des auteurs se sont lancés dans un procès contre Google. Ils ont gagné la première manche et l'appel est prévu vers la fin de l'année.

Grandes manœuvres du côté des éditeurs, donc et changements du côté des auteurs. Un chiffre a fait frissonner aux Etats-Unis. Le nombre de livres publiés en autoédition ou en édition à compte d'auteurs sur Internet a désormais dépassé celui des publications via des éditeurs classiques. Les net-éditeurs se sont multipliés. Ils proposent de publier des manuscrits qui ne trouvent pas leur place chez les éditeurs classiques, moyennant une somme d'argent. Les livres sont ensuite édités à la demande.

Web-reportage : l'édition sur Internet : Vraie chance ou illusion ?
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Sur ce créneau, le potentiel de la France est énorme. Pays où l'écrivain est au moins aussi sacré que le cuisinier, l'Hexagone compte des millions d'auteurs en devenir. Selon plusieurs sondages, entre 1,5 et 2,5 millions de Français posséderaient un manuscrit chez eux. Un tiers des Français rêvent de sauter le pas. Publier son livre sur Internet n'est toutefois pas la garantie du succès. Les titres se retrouvent noyés dans la masse, sans promotion faite autour : aussitôt publié, aussitôt oublié. Le prix de vente au lecteur n'est pas non plus toujours encourageant. Certains éditeurs s'inquiètent aussi de voir l'exigence de qualité altérée par la publication en masse de textes trop peu travaillés. Le lecteur en décidera.

Grégoire LecalotOeuvres liées

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