RENCONTRE avec Alice Zeniter, prix Goncourt des lycéens avec "L'art de perdre"
Elle a publié son premier livre à 16 ans, elle était alors en terminale S au lycée Marguerite-de-Navarre d'Alençon, ville où elle a passé son enfance. Aujourd'hui, Alice Zeniter publie chez Flammarion son 5e roman, "L'art de perdre", dans lequel elle s'empare d'un sujet difficile et douloureux, une épopée sur les harkis.
Un sujet qui a touché les membres de l'académie du Goncourt. "Aujourd'hui, mon livre ne me procure plus de découverte, j'ai passé deux ans à en apprendre chaque virgule, si je devais donner le prix à quelqu'un ça ne serait certainement pas à moi", avoue-t-elle modestement.
Reportage : C. Berra / S. Lemaire / X. Gerard
"L'art de perdre" c'est l'histoire d'une famille entre l'Algérie et la France sur trois générations. Il y a Ali, le grand-père, venu des montagnes kabyles et harki pendant la guerre, Hamid, son fils arrivé en France dans les années 60 et enfin Naïma, la fille, de mère française. Le lecteur les suit dans leur départ précipité d'Algérie en 1962 et leur arrivée en France, d'abord dans des camps boueux, puis dans des cités HLM éloignées de tout.
Fille de harkis de troisième génération, Alice Zeniter raconte son histoire, même si le livre n'est pas une autobiographie, mais bel et bien un roman. "C'est un livre sur ce que signifie être immigré. Un livre sur une population tenue hors de la parole et hors de la littérature", confiait-elle à France Culture.
A 31 ans, Alice Zeniter reçoit un accueil très favorable de la critique et des lecteurs. "Sombre dimanche" (Albin Michel, 2013), a reçu le prix du Livre Inter, le prix des lecteurs de l’Express et le prix de la Closerie des Lilas, et "Juste avant l’oubli" (Flammarion, 2015), le prix Renaudot des lycéens.
"L'art de perdre", publié en septembre 2017, a pour sa part été couronné du Prix des Libraires de Nancy-Le Point et du Prix littéraire Le Monde.
"L'art de perdre" d'Alice Zeniter chez Flammarion - paru le 16/08/2017- 512 pages - 22€
L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoirefamiliale qui jamais ne lui a été racontée ?
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