Avec le confinement, les éditeurs confrontés à une avalanche de manuscrits d'apprentis auteurs
Le premier confinement a poussĂ© un Français sur dix Ă Ă©crire. ConsĂ©quence, des centaines de nouveaux manuscrits arrivent maintenant chez les Ă©diteurs sans que la qualitĂ© soit toujours au rendez-vous. Ni que le virus en lui-mĂȘme devienne un thĂšme littĂ©raire.
Depuis l'automne, les manuscrits commencĂ©s ou terminĂ©s pendant le confinement du printemps 2020 reprĂ©sentent 20% Ă 30% de textes supplĂ©mentaires Ă lire et trier pour les Ă©diteurs. La proportion de "bons" livres reste, comme en temps normal, extrĂȘmement faible. "Jâai eu la chance de trouver un manuscrit pendant le confinement qui va sortir la semaine prochaine, relate Christophe Blasi, directeur du service des manuscrits chez Flammarion. Ăa sâappelle 'La moitiĂ© de la vie', ça ne parle pas du tout du coronavirus mais il se trouve quâon la reçu pendant cette pĂ©riode et que câest un chef dâĆuvre. Je suis ravi, mais pour un livre comme ça, il y en a 1 000 qui malheureusement ne sont pas du mĂȘme niveau."Â
Une période d'introspection
Parmi ces autrices ou auteurs en herbe que le premier confinement a boostĂ©, Garance Solveg, 39 ans qui a terminĂ© son manuscrit puis dĂ©marchĂ© des Ă©diteurs, prouvant qu'une pĂ©riode anxiogĂšne et incertaine pour la plupart pouvait aussi ĂȘtre synonyme d'inspiration ou de travail sur soi. "Je crois qu'Ă©normĂ©ment de gens se sont posĂ© des questions sur leur travail, sur leur orientation, sur ce quâils voulaient vraiment faire, remarque Garance Solveg. Beaucoup de gens ont changĂ© de travail, de mode de vie ou ont dĂ©mĂ©nagĂ©. Ăa nous a beaucoup bousculĂ©s et parfois, câest du chaos que vient quelque chose de nouveau". Et si son manuscrit, Cheveux au vent, a fini par trouver un Ă©diteur, les Ă©ditions Ex Ăquo, une immense majoritĂ© des auteurs n'est pas publiĂ© ou finit par s'auto-Ă©diter.  Â
Maintenant que le Covid-19 est dans nos vies depuis un an, est-il pour autant devenu un thĂšme littĂ©raire ? Pas forcĂ©ment, faute notamment de recul suffisant selon Xavier Pryen, directeur gĂ©nĂ©ral des Ă©ditions L'Harmattan. "Est-ce que les lecteurs ont envie de lire une littĂ©rature dâĂ©vasion, de dĂ©tente, avec le corona au cĆur ? Je pense quâon aura un certain nombre dâouvrages qui vont sortir sur le marchĂ© cette annĂ©e, on verra lâaccueil qui leur sera fait."
D'ailleurs, si des essais ou témoignages consacrés à la situation sanitaire signés par des éditorialistes ou médecins ont fleuri ces derniÚres semaines, la fiction s'est trÚs peu emparée de la pandémie. Le premier roman à évoquer le coronavirus est BrÚves de solitude de l'autrice Sylvie Germain, publié début janvier chez Albin Michel. L'un des premiers vrais romans à évoquer le coronavirus.
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