Olivier Bourdeaut : "Mes deux personnages sont la version aboutie de ce que je voulais être à une époque"
J'ai constaté aujourd'hui que Frédéric Beigbeder et Delphine de Vigan sortaient un roman ("Une vie sans fin" pour le premier et "Les Loyautés" pour la seconde) à la même période que moi. Je me suis dit que j'étais en excellente compagnie ! Si toutefois j'arrive à intéresser les lecteurs au milieu de ces écrivains, ce sera une victoire.
Après le succès de son premier roman "En attendant Bojangles", Olivier Bourdeaut reste modeste et humble car il sait que la rentrée littéraire de ce mois de janvier 2018 foisonne de 500 nouveaux romans. Parmi ceux-ci "Pactum salis", son deuxième ouvrage pour lequel il est très attendu.
La locution latine Pactum salis signifie que "l'amitié est un pacte de sel inaltérable... normalement, car dans mon roman cela ne se passe pas de cette manière".
"Pactum salis" a pour cadre les marais salants de Guérande en Loire-Atlantique. C'est là que deux vies vont se croiser, celle de Jean le paludier et celle Michel l'agent immobilier parisien fêtard : "leurs caractères radicalement différents vont créer des éteincelles". Un roman qui s'ouvre sur une intrigue : deux pieds sortent des marais salants. reste à savoir à qui ils appartiennent.
Du paradisiaque à l'infernal
Olivier Bourdeaut s'est inspiré de sa double expérience de ceuilleur de sel pendant quatre mois dans les marais salants pour planter le décor de son intrigue : "C'est un paysage très particulier. Lorsqu'il fait beau c'est somptueux, mais avec les caprices des nuages, ça devient sinistre. On passe du paradisiaque à l'infernal assez vite. Ça influe sur la personnalité de mes personnages".Mais Olivier Bourdeaut a aussi été agent immobilier : "Je parle de deux métiers que je connais très bien pour les avoir mal pratiqués parce que j'étais très médiocre dans l'un comme dans l'autre, dit-il avec un grand sourire. Ces deux personnages sont une version aboutie de ce que je voulais être à une période."
Je suis mieux à manier les mots qu'à essayer de manier des clés pour faire visiter des appartements
La référence à Antoine Blondin
"En attendant Bojangles" était le titre d'une chanson de Nina Simone. Sa fille a demandé à Olivier Bourdeaut de lui dédicacer un exemplaire de son premier roman. "Pactum salis" fait resurgir l'image d'Antoine Blondin "un auteur trop peu lu qui avait une grâce incroyable dans sa manière d'être et dans son écriture. Il avait ce mérite d'attacher beaucoup de tendresse aux défauts de ses personnages"."Pactum salis", d'Olivier Bourdeaut
(Finitude – 256 pages – 18,50 € - Sortie le 4 janvier 2018)
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