Il reste le seul écrivain à avoir obtenu deux fois le prix Goncourt sous deux identités différentes. C'est l'histoire d'une mystification littéraire, entre Romain Gary et Emile Ajar. "Il devient un mythomane de génie. Il commence à inventer sa vie avant d'inventer la vie de ses romans. Puisqu'il va même à l'âge de 15 ans, au bord de la promenade des Anglais à Nice s'inventer un père", raconte Laurent Seksik, écrivain.Deux Goncourt, une chose impossibleIl s'invente aussi un nom, celui de Gary, qui signifie "brûle" en russe. Héros de la Résistance, ses talents de conteur explosent après la guerre, parallèlement à sa carrière de diplomate. En 1956, il obtient un premier prix Goncourt. Mais jusqu'au bout, il voudra renaître sous un nouveau nom. Vieillissant et démodé, Romain Gary a donné naissance à Emile Ajar, la "braise" en russe. Il fait alors sensation dans le monde littéraire et obtient un autre Goncourt en 1975. La supercherie ne sera découverte qu'après la mort de l'écrivain, en 1980, à l'âge de 66 ans. 39 ans après, l’œuvre de Romain Gary va être publiée dans la prestigieuse collection de la Pléiade.