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"Les Indésirables" de Diane Ducret, le roman de la rafle oubliée du Camp de Gurs

Le nouveau livre de Diane Ducret traite d'un fait d'Histoire quasi oublié de la Seconde Guerre mondiale. En 1940, deux ans avant la rafle du Vel d'Hiv, le camp de Gurs dans les Pyrénées-Atlantiques est utilisé pour emprisonner les femmes allemandes qui s'opposent au régime nazi. On les appelle "Les Indésirables". La romancière raconte le destin de deux femmes dans leur lutte pour rester dignes.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La romancière historienne Diane Ducret invitée sur le plateau du Grand Soir 3 pour son nouvel ouvrage "Les Indésirables" (éditions Flammarion)
 (France 3 / Culturebox)

Dans son roman "Les indésirables" (Flammarion), Diane Ducret imagine deux femmes allemandes, Eva et Lise, l'une juive, l'autre aryenne, qui ont fui le régime nazi. A travers leur périple, le lecteur découvre une histoire terrible et pourtant oubliée de la Seconde Guerre mondiale en France. 

Invitée sur le plateau du Grand Soir 3, l'historienne revient sur cette histoire totalement méconnue du grand public. 

Du régime nazi à la France collabo

Mai 1940, alors que l'Allemagne est en train de gagner la guerre, l'État français lance à Paris une première rafle (deux ans avant celle du Vel d'Hiv). Des milliers de femmes allemandes qui s'opposent fermement au régime nazi et que l'on appelle "Les Indésirables" sont parquées dans le camp de Gurs, au beau milieu des Pyrénées dans des conditions sanitaires terribles. 

A l'hiver 1940 il y a plus de morts à Gurs qu'à Buchenwald

Ces femmes qui n'ont pas perdu espoir de rester désirables, décident de monter un cabaret. "Elles sont venues sur la terre des Droits de l'Homme et elles se retrouvent sous cette voûte du stade du vélodrome d'hiver", rappelle la romancière Diane Ducret. 
  (Flammarion )
Elles chantent l'amour et la liberté en allemand, en yiddish, en français... Cela semble inventé, c'est pourtant bien réel.
Transformé en mémorial, le camp de Gurs accueille le public en libre accés
 (PHOTOPQR/SUD OUEST)

Un jour le commandant français qui ne supportait plus de voir ces femmes dépérir, être violées ou mourir sous sa direction leur offre un piano, et la joie revient.

Les Indésirables d'hier et d'aujourd'hui

L'histoire racontée par Diane Ducret est pleine d'espoir. Basé sur des faits véridiques, le récit de l'historienne n'oublie pas la responsabilité directe de l'Etat français dans la rafle du Vel d'Hiv (16 et 17 juillet 1942) et dans la déportation de milliers d'hommes et de femmes vers les camps d'extermination. 

En 1940, ce n'est pas encore Vichy. C'est une coalition de centre gauche au pouvoir. La France et le gouvernement français ne font qu'un à ce moment-là. La France a décidé de rafler des femmes indésirables, des femmes sans enfant et réfugiées.

Le roman reste d'actualité : "Chaque période a ses Indésirables, en règle général ce sont les femmes, les étrangers et les homosexuels. Toujours la même histoire...", conclut amèrement la philosophe. 

 "Les indésirables" de Diane Ducret est publié aux éditions Flammarion -Paru le 01/03/2017 - Prix 19,90€

"Nous avons ri, nous avons chanté, nous avons aimé. Nous avons lutté, mon amie, c’était une belle lutte. Je me suis sentie plus vivante à tes côtés que je ne le fus jamais." Un cabaret dans un camp au milieu des Pyrénées, au début de la Seconde Guerre mondiale. Eva et Lise font partie des milliers de femmes "indésirables" internées par l’État français. Leur pacte secret les lie à Suzanne "la Goulue", Ernesto l’Espagnol ou encore au commandant Davergne. À Gurs, l’ombre de la guerre plane au-dessus des montagnes, le temps est compté. Il faut aimer, chanter, danser plus fort, pour rire au nez de la barbarie. À la façon d’une comédie dramatique, Diane Ducret met en scène le miracle de l’amour, la résistance de l’espoir dans une fable terrible et gaie, inspirée d’histoires vraies.



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