"La France est le pays qui compte le plus de librairies indépendantes par habitant", se réjouit un libraire à l'occasion de l'ouverture de la Foire de Brive
"La France est le pays qui compte le plus de foires ou de salons du livre", se réjouit Matthieu de Montchalin, président directeur général de la librairie de l’Armitière à Rouen, sur franceinfo vendredi 10novembre, à l'occasion de l'ouverture de la 41e Foire du livre de Brive. Cette foire est devenue le rendez-vous de l'année pour les amoureux des mots. "La foire de Brive, c'est un de ces totems que tous les auteurs de littérature rêvent de fréquenter au moins une fois", explique Matthieu de Montchalin. Cette 41e édition est présidée par l'auteure et journaliste, Florence Aubenas. Elle sera présente pour différentes rencontres autour de thèmes aussi différents que la guerre, le travail ou le récit du réel.
franceinfo : Est-ce que la Foire du livre de Brive reste incontournable dans le paysage français ?
Matthieu de Montchalin : La France est le pays qui compte le plus de librairies indépendantes par habitant, c'est aussi un des pays du monde qui compte le plus de foires ou de salons du livre ! Et la foire de Brive, c'est un de ces totems que tous les auteurs de littérature rêvent de fréquenter au moins une fois ! Il y a un monde fou, elle arrive juste après les prix littéraires, il y a une ambiance absolument remarquable... avec tous les auteurs qui prennent le même train en partant de Paris !
Est-ce que les librairies ressentent les effets d'évènements comme ça ?
Les libraires locaux sont souvent associés donc c'est important, oui. Et c'est un signal après la rentrée et les prix littéraires, car on entre dans la période des livres comme objets-cadeaux. Pour les librairies, c'est important que le livre occupe une place, qu'on lui donne une visibilité.
En parlant de rentrée littéraire, est-ce qu'il y a encore un effet Goncourt ?
Absolument, il y a toujours un effet Goncourt ! Celui-ci, Veiller sur elle, de Jean-Baptiste Andréa est un livre très agréable, qui va toucher un public très large. Et on en a déjà vendu une centaine, c'est un excellent démarrage pour un prix Goncourt.
Est-ce les librairies se portent bien en France ?
Cela fait 30 ans que je fais ce métier et qu'on me dit qu'il va disparaître, car les gens vont lire sur tablette ou regarder Netflix... Mais en fait, non ! Dans les jeunes générations par exemple, le passe culture a beaucoup favorisé la lecture et la fréquentation des librairies.
Ce qui nous a posé des difficultés, c'est l'augmentation des frais : les loyers, le transport ou l'énergie. C'est vrai que la question économique reste compliquée. La Banque de France considère que la librairie est le deuxième commerce le moins rentable de centre-ville. Le plus rentable étant les opticiens, mais les libraires ne diront jamais de mal des opticiens, car parfois, nos lecteurs ont bien besoin de lunettes !
Quid de la bande dessinée, est-ce qu'elle porte toujours le marché ?
Oui, elle a incontestablement franchi des étapes. Il y a toujours eu des Astérix à 3 ou 4 millions d'exemplaires, et là le dernier se vend bien parce que, franchement, il est drôle ! Fabcaro est un scénariste incroyable ! Mais c'est le manga qui a été la révélation de ces dernières années et ça a peut-être masqué une autre évolution : le roman graphique. Ce sont des oeuvres littéraires adaptées en BD. Cela a permis à des gens qui n'avaient pas envie de lire le roman original de découvrir 1984 par exemple, ou des romans contemporains. Aujourd'hui la BD touche tout le monde. Quand on voit Un Monde sans fin encore dans les trois premières ventes de BD trois ans après sa sortie. On voit que c'est un moyen de comprendre le monde, d'accéder à des sujets aussi importants que l'écologie.
Un conseil pour un livre au pied du sapin ?
En bande dessinée, je dirais Vertige, dix ans d'enquêtes sur la crise écologique et climatique [publié par La Revue Dessinée]. C'est sur l'écologie, et je pense que c'est le sujet du moment et qui va nous marquer pour de nombreuses années.
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