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Interview
Amélie Nothomb sort "Riquet à la houppe" : "Rien n'a changé en quatre siècles"
Prolifique et volubile, la romancière Amélie Nothomb sort "Riquet à la houppe" chez Albin Michel. Elle évoque dans le Grand Soir 3 ce conte célèbre de Charles Perrault qu'elle a revisité.
C'est une tradition depuis des années, toute rentrée littéraire digne de ce nom doit comporter un roman d'Amélie Nothomb. Cette année, les rayons des librairies ont donc vu apparaître "Riquet à la houppe", signé de la romancière belge. Un 25e roman adapté du célèbre conte de Charles Perrault écrit en 1697.
Invitée cette semaine sur le plateau du Grand Soir, l'écrivaine évoque cette frénésie d'écrire à perdre le souffle. "Le secret est de ne jamais s'arrêter. L’inspiration est comme un muscle gigantesque et athlétique qui ne s'arrête pas de fulminer des romans", confie-t-elle.
Deux destins qui convergent l'un vers l'autre
"Riquet à la Houppe" réinterprété par Amélie Nothomb raconte l'histoire de Déodat et Trémière. Le premier est très laid, mais intelligent. La seconde est très belle, mais simple d'esprit. Un sujet en or pour la romancière qui aime se délecter des antagonismes.
"Ce sont tous les deux des exclus de par leur mocheté et leur beauté, car les femmes trop belles font peur aux hommes." Pour l'écrivaine, "ces deux êtres avaient tout pour s'entendre. Et c'est exactement ce que Perrault nous dit dans son Riquet à la houppe sauf que le mien se passe de nos jours à Paris, parce que rien n'a changé en quatre siècles", ajoute-t-elle.
Ma part enfantine : raconter des histoires
Un conte se finit toujours bien et ça marche toujours. Pourquoi ? "C'est comme une exception littéraire. La seule possibilité d'écrire une histoire d'amour qui se termine bien, sans perdre la face, est d'en faire un conte", souligne la romancière à succès. Et de conclure sur sa part enfantine : "Ce qu'il y a de plus enfantin chez moi, c'est le bonheur d'être toujours en train de raconter une histoire."
Amélie Nothomb, un drôle d'oiseau migrateur
La romancière belge fait partie du paysage littéraire depuis près de 25 ans. Chapeau noir sur la tête, verbe haut, l'œil vif, l'écrivaine est comme un oiseau migrateur qui revient chaque année depuis "Hygiène de l'Assassin" en 1992. Il y a les adeptes toujours dans son sillage et ceux qui l'ont lâchée en vol. Passionnée par l'expérience humaine, Amélie Nothomb se dit aussi complètement fascinée par les oiseaux. Et son préféré est la sterne arctique, "un petit oiseau blanc avec un chapeau noir qui fait chaque année la migration du pôle nord au pôle sud"... Tiens, tiens...
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