Grégoire Delacourt arrête le temps avec "La femme qui ne vieillissait pas"
"C'est une femme du Nord, comme je les aime toujours, qui va découvrir à 35 ans que depuis plusieurs années elle ne vieillit plus..." C'est avec ces quelques mots que Grégoire Delacourt présente son dernier roman, "La femme qui ne vieillissait pas" publié chez JC Lattès. L'écrivain nordiste, auteur de "La liste de mes envies" adapté au cinéma par Didier Le Pêcheur et toujours amoureux des destins incroyables, narre dans ce sixième ouvrage l'histoire de Betty, qui constate à 47 ans qu'elle n'a pas pris une ride, un cheveu blanc ou même une cerne depuis... depuis près de quinze ans.
Reportage : C. Massin / S. Rosenstrauch / M. Lecharpentier / C. Detez De La Dreve / I. Lefebvre
La jeunesse éternelle : grâce ou malédiction
Betty s'est subitement arrêtée de vieillir à 30 ans. Mais ce qui en apparence semble être une bénédiction se trouve finalement être un fardeau. Une histoire qui n’est pas sans rappeler l’intrigue du célèbre "Portrait de Dorian Gray" d’Oscar Wilde, "L'Étrange Histoire de Benjamin Button" qui voit son héros rajeunir au fil des années, ou encore plus récemment du film "Adaline" de Lee Toland Krieger.L'image de la mère omniprésente
Grégoire Delacourt a toujours eu le crayon prêt à dégainer. Adolescent il écrit ses lettres d'amour sur des serviettes de table, publie un premier "papier" dans Le Monde le jour de ses 18 ans et s'en va vendre ses talents à la publicité. Peu à peu il se lasse du slogan court et percutant et se lance dans le roman. C'est en 2009 qu'il publie son premier roman : "L'écrivain de la famille". Un récit qui raconte l'histoire d'un petit garçon un peu poète qui va grandir et se perdre dans les méandres de la publicité. Ça vous rappelle quelque chose ? Une famille qui se délite, une mère qui disparait trop vite, Grégoire Delacourt a simplement changé la fin de ce premier essai. Comme Edouard, son héros, Grégoire prend la plume pour écrire l’histoire de ceux qu’il aime. Dans "La femme qui ne vieillissait pas", c'est encore une fois un peu sa mère. "C'est une manière d'être un peu elle et de regarder comme elle aurait pu voir, comment elle voit ses enfants et le temps qui passe", confie-t-il.
"La femme qui ne vieillissait pas" - Grégoire Delacourt - Edition JC Lattès - 256 pages 18.00 €
« À quarante-sept ans, je n’avais toujours aucune ride du lion, du front, aucune patte d’oie ni ride du sillon nasogénien, d’amertume ou du décolleté; aucun cheveu blanc, aucune cerne; j’avais trente ans, désespérément. » Il y a celle qui ne vieillira pas, car elle a été emportée trop tôt. Celle qui prend de l’âge sans s’en soucier, parce qu’elle a d’autres problèmes. Celle qui cherche à paraître plus jeune pour garder son mari, et qui finit par tout perdre. Et puis, il y a Betty.
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