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Riche et sombre rentrée littéraire

701 nouveautés sortent sur les tables des libraires, dont près de 500 françaises ! Un seul bémol, moins de premiers romans : les éditeurs refroidis par la crise ne prennent pas de risque. Houellebecq, Nothomb, Despentes, Adam, les poids lourds sont au rendez-vous pour une rentrée littéraire au ton très noir.
Article rédigé par franceinfo
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Le magazine spécialisé Livres Hebdo ne s'en est pas encore remis : depuis 30 ans qu'il tient la comptabilité du nombre des nouveautés de la rentrée littéraire, jamais un tel score n'avait été atteint. Quelque 701 nouveaux romans, contre 659 en 2009. Les Français sont en force sur les tables des libraires : nos écrivains hexagonaux publient 497 nouveautés.

Un seul regret, avec 85 titres, le nombre de premiers romans se situe à l'un des niveaux les plus bas de la production de ces dernières années, en décrue régulière. En 2004, il y en avait par exemple 120. Jouant sur la sécurité, en cette période de crise et après un premier semestre morose en librairie, les éditeurs misent sur les auteurs confirmés.

"Confirmés", l'adjectif semble presque éculé pour annoncer ces auteurs dont les romans assurent les plus gros tirages de la rentrée. Michel Houellebecq est le plus attendu de cette rentrée. Il ouvre "La carte et le territoire" (Flammarion) avec l'un des deux principaux personnages de ce roman férocement drôle : "Jeff Koons venait de se lever de son siège, les bras lancés en avant dans un élan d'enthousiasme", écrit-il. Le deuxième "héros" du livre n'est autre que lui-même ! Très attendus également : Olivier Adam, Amélie Nothomb ou Eliette Abécassis.

Des œuvres marquées par le sexe, la guerre, la crise économique ou la mort. A l'image d'"Apocalypse bébé", de Virginie Despentes qui fait son grand retour. Ses héroïnes sont les jouets de Paris à Barcelone d'une sexualité sans joie entre hommes et femmes. Sur fond de société en déliquescence, l'auteure, qui avait publié Baise-moi en 1993, ajoute à cette sauce déjantée un suspense policier et d'autres personnages en perdition.

Caroline Caldier, avec agences

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