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"Le diable s'habille en GAFA" : la charge de Séguéla contre les géants du numérique

Alors que les eurodéputés ont voté la réforme européenne sur les droits d'auteurs, le publicitaire et conseiller politique Jacques Séguéla publie aux éditions Coup de Gueule "Le diable s'habille en GAFA", une violente charge contre les géants du numérique. Selon l'auteur, ces entreprises mondiales collectant des milliards de données constituent un véritable danger démocratique. Glaçant.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Jacques Séguéla en 2018
 ( Jacques BENAROCH/SIPA)

GAFA, comme Google, Apple, Facebook et Amazon. L'acronyme est devenu si célèbre qu'on pourrait oublier que d'autres géants du numérique, par exemple chinois, complètent cette liste infernale des méga entreprises du numérique.

Enorme hold-up de l'Histoire

"Infernal" c'est en tout cas le postulat posé par le titre choisi par Jacques Ségéla, le Diable, qui néglige désormais de se cacher dans les détails, s'habille donc en GAFA. A 85 ans, le publicitaire dont le dernier éclat évoquait une Rolex et un quinquagénaire, est affolé par ce qu'il voit : nous sommes tous complices du plus énorme hold-up de l'Histoire. Avec notre assentiment paresseux, avec un énorme mépris de l'avenir ou une inconscience qui frise la bêtise, nous offrons à ces quelques géants de la toile la fortune et le pouvoir. La fortune ? 2600 milliards de dollars. Le pouvoir ? Celui qu'ils amassent en collectant en toute impunité les données nous concernant.

Aujourd'hui, chaque société fait mille milliards de dollars, qui feront mille, mille milliards de dollars dans vingt ans et vont devenir l'Etat le plus riche du monde en possession de toutes les données personnelles du monde, capable donc de nous mener par le bout du nez où ils voudront. On ne peut pas accepter ça. 

Jacques Séguéla

A Saint-Martin-d'Hères, près de Grenoble, devant un amphithéâtre d'université plein à craquer, Séguéla a fustigé ceux qui ruinent l'emploi, comme Amazon, ceux qui pillent nos données comme Facebook et Google et ceux qui favorisent la pratique généralisée des "fake news", ces infox ou  fausses informations qui pervertissent les élections, donc la démocratie, au profit des populistes qui les produisent.

Reportage : France 3 Alpes D. Borrelly / D. Semet / L. Bouchaud 

Jacques Séguéla imagine même un monde meilleur où les GAFA profiteraient de leurs revenus énormes pour aider l'humanité qui souffre, à vivre mieux. Une sorte de rêve éveillé. "Le Diable s'habille en GAFA", de Jacques Séguéla, un livre à acheter... chez son libraire.

La couverture de "Le diable s'habille en GAFA"
 (Editions Coup de Gueule)

La réforme européenne concernant le droit d'auteur et vivement combattue par les GAFA a été adoptée ce mardi 26 mars par les eurodéputés. Les Etats membres, qui doivent encore donner leur aval définitif au texte probablement le 9 avril, auront deux ans pour le transposer dans leur droit national après sa publication au journal officiel de l'UE. Il s'agit d'adapter la législation de 2001 votée à une époque où des sites comme Youtube ou Facebook n'existaient pas.

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