Jean d'Ormesson : Le Figaro perd une grande plume
Homme de lettres, de presse et de médias, Jean d'Ormesson était directeur du Figaro dans les années 70. Plus récemment, il écrivait beaucoup dans la version magazine du journal. Dans la rédaction ce mardi 5 décembre au matin, l'émotion était forte.
Aujourd'hui, plus que jamais, l'ombre de Jean d'Ormesson plane dans les bureaux du Figaro. Jean d'Ormesson en a été le directeur dans les années 70, et il n'en est jamais vraiment parti. Pour Bertrand de Saint-Vincent, "c'est une sorte de fantôme ailé qui se promène dans les couloirs... Donc sa disparition, c'est une grande émotion. Mais un fantôme léger, très virevoltant, plein de cet esprit français que Le Figaro essaie d'incarner", confie le rédacteur en chef du Figaro. Le Figaro et Jean d'Ormesson, c'est une histoire qui commence ne 1974 : "Nous avons essayé de faire un journal qui soit plus facile à lire, plus rapide, plus jeune". Dans la France de Valéry Giscard d'Estaing, le nom du Figaro claque fièrement sur le rond-point des Champs-Élysées.
"Le plus beau des jouets"
Nommé à la tête de cette institution de la droite conservatrice, où son oncle et son beau-père ont déjà œuvré, l'académicien arrive avec son style bien à lui : "Je suis un dilettante qui va essayer de devenir professionnel". Il quitte son poste au bout de trois ans, mais reste l'une des signatures du journal, avec sa plume acérée et virevoltante, sa courtoisie légendaire, et cet amour intact des mots et de l'information. En juin dernier, il était revenu faire un tour dans cette rédaction si particulière. Alexis Brézet se souvient : "Il était venu faire un tour dans la newsroom, avec tous les jeunes, qui étaient tous allés le voir et faire des selfies avec lui." Et d'ajouter : "Jean a été directeur du Figaro pas très longtemps, entre 1974 et 1977 je crois, trois ans. Mais ce qui est incroyable, c'est qu'il reste pour tout le monde, et sans doute un peu pour lui, pour toujours le directeur du Figaro". La nouvelle rédaction du journal a pris le relai. C'est elle qui prépare l'hommage à celui qui avait qualifié Le Figaro de "plus beau des jouets".
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