Mohand Chibout raconte l'enfance de Camus, pour "Rester fidèle à Belcourt"
Mohand Chibout est né en Provence et de parents kabyles. Des origines qui créent un lien entre Camus et lui. Comme l'auteur de "L'Etranger", il a puisé dans son enfance modeste et multiculturelle des forces pour tracer son propre chemin. Mais au-delà de cela, c’est surtout la personnalité de l’écrivain et sa fidélité à ses racines qui ont donné envie cet avocat au barreau de Digne-les-Bains de partir sur les traces de l’enfance algérienne de Camus.
Reportage : V. Chenine / G. Carra / A. Despretz
Belcourt est un quartier populaire et pauvre d’Alger. Pauvre, la famille de Camus l’était. Le père (qu’Albert n’a pas connu) est mort à l’âge de 28 ans après avoir reçu un éclat d’obus à la tête pendant la Bataille de la Marne, laissant son épouse Catherine veuve avec deux enfants à charge (Lucien et Albert). Une mère analphabète, mutique et sourde qui faisait des ménages pour survivre mais qui entourait ses enfants de sollicitude. De cette enfance de misère, Camus est resté fier : " C'est dans cette vie de pauvreté écrivait-il parmi des gens humbles et vaniteux que j'ai le plus sûrement touché à ce qui me paraît le sens de la vraie vie". Et quand en 1957, il apprend qu’il va recevoir le Prix Nobel de Littérature, ses premiers mots vont à sa mère et à Louis Germain, son instituteur du quartier Belcourt : "Sans vous, rien de tout cela ne serait arrivé".
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