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#marquepage du 7 décembre 2022 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol

Découvrez en trois minutes, trois idées de livres, à dévorer… tout en vous amusant !

Article rédigé par franceinfo Culture - anne-marie revol
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 5min
"Marque-page", la chronique d'échos littéraires d'Anne-Marie Revol. (FRANCE TELEVISIONS)

L’écrivain qui se cache derrière ses quatre photos est franco-argentin. Aude Marzin, libraire à Paris, s’est enthousiasmé pour A forgery of roses, de l’Américaine, Jessica S.Olson, paru chez Bigbang éditeur. Quant aux Instagrammeurs, ils ont tous adoré le dernier roman de Sabyl Ghoussoub, Beyrouth-sur-Seine (Stock), couronné du très couru Prix Goncourt des Lycéens 2022.

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Mais quiz est là ?  

L’écrivain qui nous a adressé cette semaine ses quatre clichés, réside à Berlin. Né en France, sa mère, diplomate, est vénézuélienne. Et son père, écrivain, chilien. Elevé entre l’Amérique latine et le vieux continent, il poursuit toute sa scolarité dans des lycées français. Un temps professeur à l’Alliance française, il publie à… 23 ans, sa première nouvelle – La Maison et le Voleur qui lui vaut le Prix de la Sorbonne. Polyglotte, il rédige, la même année, en… italien, Quand on enferma le labyrinthe dans le Minotaure. S’en suivront de nombreux autres ouvrages qui seront tous de jolis succès critiques. Jusqu’à ce qu’il reçoive le Prix des libraires en 2021, pour une grande fresque familiale matinée de magie, ses ouvrages se retrouveront finalistes de prix aussi prestigieux que le Femina ou le Goncourt du Premier roman. Son dernier titre, paru chez Rivages, son éditeur historique, raconte la triste et fascinante épopée d’un chétif mathématicien français qui inventa au 19e siècle, la première machine fonctionnant à l'énergie solaire. Si je vous dis en plus que le nom de cet auteur signifie "un homme de bonne foi"… vous devriez trouver aisément de qui nous parlons ici…

La libraire aime la littérature jeunesse made in USA !

Aude Marzin, qui officie chez Jeux lis là, à Paris, s’est laissé emporter par A forgery of roses, de Jessica S. Olson, un roman à destination des jeunes adultes, paru chez Bigbang. "Trahisons, mystères et magie, sont les ingrédients de ce formidable roman…"  Myra est une jeune femme qui vit pauvrement. Et pour cause : c’est seule qu’elle élève sa petite sœur depuis la mystérieuse disparition de leurs parents. Artiste-peintre, elle possède un don plutôt dangereux, interdit par le gouverneur local et que beaucoup convoite : "Lorsqu’elle peint un modèle, elle a la possibilité, la compétence, de le modifier. Que ce soit un défaut physique ou une blessure, elle peut le guérir ou effacer ce défaut." Quand un soir d'hiver, la femme du gouverneur découvre son talent, elle menace de la dénoncer... à moins que Myra n'accepte d'effectuer pour elle une commande particulière : peintre un portrait capable de ramener à la vie son fils, qui vient de trouver la mort dans un accident. "Et là, les ennuies vont commencer…" Cet ouvrage, petit-bijou de gothique fantasy, plaira sans aucun doute aux amateurs de cet type de littérature qui emporte loin. Très loin.  

Les bookstagrammeurs touchés par le Liban  

Une fois de plus les Instagrammeurs ne s’y sont pas trompés, en encensant Beyrouth-sur-Seine, de Sabyl Ghoussoub (Stock), qui vient d’être consacré, Prix Goncourt des Lycéens. Lorsque le narrateur décide de questionner ses parents sur leur pays d’origine, le Liban, il ne sait pas très bien ce qu’il cherche à comprendre : leur bel amour ? Leur vie en France ? Leur vision du Liban ravagé par des années de conflits ? Lorsqu’ils débarquent dans l'hexagone, en 1975, le pays du cèdre sombre dans le chaos. Pour autant, ils n’imaginaient pas "que cette aventure française allait être bien plus longue qu'ils ne pouvaient le penser", précise @silence.on.lit.  Les interrogations s’empilent : comment se situer au milieu de cet inconnu parisien quand vos proches, de l’autre côté de la Méditerranée, côtoient quotidiennement la mort, découvrent la violence des enlèvements et des voitures piégées ? Très vite pourtant la guerre interpénètre leur quotidien : sur le sol français des bombes sont posées, des attentats commis, des mots comme "Palestine", "organisation armée", "phalangistes" prononcés dans les JT du soir. Pour mieux nous figurer ce qu’ils vivent, "ce livre est jonché de photos de famille, de lettres (…), de poèmes amoureux en arabe ou en français, d’extraits de conversations sur le groupe WhatsApp familial, de titres de journaux d’époque…", dévoile @s.laby. Un roman beau et triste à la fois. Eclairant et frustrant. Au point que son  auteur finit par avouer "que plus il se plonge dans cette guerre pour la comprendre, et moins il la comprend", conclue un brin désemparé @cocciclelia_livres…  

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