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#marquepage du 30 novembre 2022 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol

Découvrez en trois minutes, trois idées de livres, à dévorer… tout en vous amusant !

Article rédigé par franceinfo Culture - Anne-Marie Revol
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
"Marque-page", la chronique d'échos littéraires d'Anne-Marie Revol. (FRANCE TELEVISIONS)

L’écrivain qui se cache cette semaine derrière ses quatre clichés vit à Los Angeles. Marie-Adélaïde Dumont, libraire au Mans, est restée sous le choc après sa lecture des Exportés de Sonia Devillers paru chez Flammarion. Quant aux Instagrammeurs, ils ont comme chaque fois adoré ce qu’écrit Sandrine Collette, en l’occurrence ici, On était des loups, édité par Jean-Claude Lattès.  

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Mais quiz voilà ici ?  

L’auteur qui nous a envoyé ses quatre photos est né à Pointe-Noire, en République Démocratique du Congo. Sa mère, vendeuse de bananes, commence par l’élever seule, son père l’ayant abandonné lorsqu’elle était enceinte. Adolescent il dévore les SAS de Gérard de Villiers et les San Antonio de Frédéric Dard oubliés par les coopérants français à l’hôtel où travaille son beau-père. Pour faire plaisir à sa mère qui le rêve avocat ou magistrat, il étudie le droit à Brazzaville puis en France. Tout en s’essayant à l’écriture pour le plaisir, il travaille dans le privé notamment chez... Suez-Lyonnaise des Eaux ! En 1998, il publie son premier livre Bleu-Blanc-Rouge, récompensé du Grand Prix littéraire de l’Afrique Noire. Quatre ans plus tard, il part enseigner la littérature francophone aux Etats-Unis et finit par s’installer à Los Angeles où l’université de UCLA lui offre un poste de professeur titulaire. Poste qu’il occupe toujours aujourd’hui. Sans jamais abandonner l’enseignement, il va se mettre à publier très régulièrement romans et recueils de poésie. Son œuvre va recueillir de nombreux prix, tels que le Renaudot et le très prestigieux Booker Prize. Traduit dans plus de quinze langues, Le Guardian a désigné son roman Le Verre cassé comme l’un de plus marquants du XXIème siècle. Son quatorzième ouvrage paru à la rentrée au Seuil, met en scène des morts qui en disent long… Un petit bijou d’intelligence et de facéties. Comme d’habitude… Une petite idée peut-être ?  

La libraire sonnée par "Les exportés"…  

Pour son premier essai, la journaliste Sonia Devillers a fait fort. Avec Les exportés paru chez Flammarion, elle a enflammé lecteurs et libraires, tels que Marie-Adélaïde Dumont qui préside les destinées de la librairie Doucet au Mans. "Les exportés de Sonia Devillers traite d’un sujet totalement passé à la trappe, à savoir le plus grand trafic d’êtres humains du XXème siècle…" Explication : en 1961, la famille maternelle de l’autrice d’origine juive quitte la Roumanie communiste pour Paris. A première vue, on serait tenté d’écrire qu’ils ont immigré ou qu’ils se réfugiés. Mais ce serait ignorer que la Roumanie de Ceausescu était totalement verrouillée. Et que pour franchir le rideau de fer, sa mère, sa tante, ses grands-parents et son arrière-grand-mère ont été… "exportés", tels des marchandises. Ou plutôt exactement "troqués contre des cochons, des poulets, des vaches indispensables pour que la Roumanie puisse (...) redevenir le grenier de l'Europe…" Comment, en plein cœur de l'Europe, des êtres humains ont-ils pu faire l'objet d'un tel trafic ? Les archives des services secrets roumains, anglais et israéliens épluchées par Sonia Devillers révèlent l'innommable : par l'entremise d'un mystérieux mais bien réel businessman prénommé Henry Jacober, près de 300 000 juifs ont été échangés contre du bétail, des céréales puis des dollars pour remettre la Roumanie à flots. "Un livre indispensable." Un ouvrage qui dépasse la fiction…  

Les Bookstagrammeurs hurlent avec les loups  

On était des loups, le dixième roman de Sandrine Collette, paru chez Jean-Claude Lattès, bien que "noirissime", a non seulement subjugué les Instagrammeurs. Il a également emporté les suffrages du jury de lycéens du Renaudot qui l’a consacré de leur prix cette année. Tous devaient être en mal de nature et de sensations fortes ! "Liam et Ava vivent (…) loin de toute civilisation (…) Alors qu’il rentre de quelques jours de chasse dans la montagne, Liam découvre le corps de sa femme lacéré par des griffes d’ours et sous celui-ci, son fils Aru, cinq ans, caché et frémissant", introduit @maman_bouquine. Au milieu de son existence qui s’effondre, Liam a une certitude : ce monde sauvage n’est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d’autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d’un enfant terrifié et "qu'il considère comme un fardeau", précise@enlivrons_nous. "L'écriture de Sandrine Collette est magnifique, avec des mots qui claquent, des phrases qui giflent, un style qui emporte loin, très loin...", s’enthousiasme, @lex_libris. Un roman initiatique violent qui se lit avec les tripes. Et le cœur.

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