#marquepage du 27 septembre 2022 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol
Découvrez en trois minutes, trois idées de livres, à dévorer… tout en vous amusant !
Un nouveau numéro de Marque-Page : l’auteur qui se cache derrière ses quatre photos s’est autoproclamé "Robin des bois." Nathalie Iris, libraire à La Garenne-Colombes, a été très profondément émue par la lecture du récit d’Anthony Passeron, "Nos enfants endormis", paru aux éditions du Globe. Quant aux Bookstagrammeurs, ils nous encouragent chaudement à découvrir le dernier roman de Monica Sabolo, "La vie clandestine", déjà en piste pour de nombreux prix littéraires.
Les voix du quiz sont impénétrables !
L’écrivain qui nous a confié cette semaine ses quatre clichés pour nous dévoiler quelques pans de son intimité, est aussi acteur associatif, pamphlétaire et cinéaste. En 2017, il s’est même imaginé un destin national en se portant candidat à l’élection présidentielle. Il avait pourtant juré que ses études à Sciences-Po l’avait vacciné de la politique ! Un bien pour un mal, puisqu’après avoir abandonné les bancs de la rue Saint Guillaume, il se tourne vers la littérature et décroche, dès son second roman, le Prix Femina. De nombreux titres suivront. La plupart feront l’objet d’une adaptation au cinéma. Et tous seront systématiquement traduits dans plus de vingt langues. En 2011, il sort un ouvrage cathartique qui lui vaudra de se mettre à dos une partie de la presse parisienne. Il y révèle que son grand-père, surnommé "le nain jaune" fût directeur de cabinet de Pierre Laval sous le gouvernement de Vichy, au moment de la rafle du Vel d’hiv'. Et que c'est ce même ancêtre qui remit, en 1974, à François Mitterrand, des valises de billets pour financer sa campagne pour accéder à la fonction suprême. Son dernier ouvrage, publié chez Albin Michel, est très éloigné de ces considérations politico-financières puisqu’il nous y révèle le nom des hommes et des femmes qui l’on aidé à se forger une pensée en sortant des clous… Un livre passionnant et érudit qui ouvre la voie vers une nouvelle forme de destin. Pour ne pas dire bonheur…
La libraire de la Garenne-Colombes, nous recommande un livre sur les années Sida…
Lauréat du prix Première plume 2022, Anthony Passeron a frappé au cœur Nathalie Iris, libraire Aux mots en marge, avec Les enfants endormis paru en cette rentrée aux éditions du Globe. Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, au détour de souvenirs retrouvés dans une boîte à chaussures, l’auteur reconstitue l'histoire de sa famille, depuis l'ascension sociale de ses grands-parents bouchers pendant les Trente Glorieuses dans l’arrière-pays niçois jusqu'à l'apparition du Sida, surnommé "la nouvelle peste." "Anthony Passeron nous montre le combat des premiers hommes qui ont été atteints du Sida et qui en sont morts. Parallèlement, il alterne avec les chercheurs qui essayent d'identifier ce fameux virus et évidemment de le soigner." Un ouvrage passionnant à mi-chemin entre l'enquête sociologique et le récit intime porté par une langue à nul autre pareil. Ce qui ne gâche rien !
Les Instagrammeurs roulent pour Monica Sabolo !
La vie clandestine de Monica Sabolo paru aux éditions Gallimard est en lice pour le Goncourt et le Renaudot. Néanmoins, les férus de littérature sur Instagram n’ont pas attendu les membres du jury de ces deux prestigieux prix pour lui tresser leurs propres lauriers. "Après avoir écouté un podcast sur (…) Action Directe (…), Monica Sabolo pense tenir un sujet qui lui permettra d'écrire et de remplir les pages nécessaires pour son prochain roman", pose d’emblée @lex_libris_ Ravie de son idée, l'autrice est persuadée qu’elle va pouvoir écrire "un truc facile et spectaculaire" rien ne lui semblant plus étranger que cette histoire-là. Mais, "alors qu’elle entreprend une véritable enquête (…) Monica Sabolo se retrouve confrontée à la propre histoire de sa famille et en particulier celle de son père", nous dévoile @christlbouquine. Loin, très loin d’elle l’idée que les années Action directe étaient faites de tout ce qui la constituait : le silence, le secret et l’écho de la violence. "Tout est trouble, s’entremêle et se défait comme une pellicule que l’on déroulerait à l’envers", se réjouit @joalie.donc.je.suis. Un livre finement construit. Et poignant.
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