#marquepage du 18 janvier 2023 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol

L’autrice qui se dissimule derrière ses quatre photos porte le nom d’une grande ville champenoise. Audrey Colin, libraire chez Tome 7 à Paris, nous recommande un polar bien ficelé, Sans un bruit, de Paul Cleave édité chez Sonatine. Quant aux Bookstagrammeurs, c’est sans conteste Le mage du Kremlin de Giuliano di Empoli qui les subjugués. C’est paru chez Gallimard.

Et c’est reparti pour un quiiiiiiiiz !  

L’écrivaine qui nous a adressé cette semaine ses quatre clichés a une sœur photographe connue pour avoir tiré le portrait officiel de Jacques Chirac lorsqu’il était président. Son père Maurice était commissaire-priseur et académicien. Quant à sa mère, elle l’a abandonnée quand elle avait 15 ans. D’abord comédienne de théâtre – elle est entrée au centre d’art dramatique de la rue Blanche à 15 ans… un record ! –, puis journaliste et chanteuse, elle a produit de nombreuses émissions de télévision et films à succès. En 1999, elle publie son premier roman. S’en suivront plus d’une vingtaine plus ou moins autobiographiques. Mariée au sociologue Léo Scheer, elle a été pendant près de dix ans la compagne du réalisateur Claude Berri mort sur le tournage de Trésor. Son dernier ouvrage raconte sa passion amoureuse pour… Marcel Mouloudji rencontré au sortir de sa loge lorsqu’elle avait 18 ans et lui… 53 ! Les mots et la présence du poète chanteur, chantre de la lutte ouvrière, traversent chaque ligne de ce livre qui nous plonge en un temps où l’esprit de révolte dominait les cœur. So… any idea ?  

La libraire nous transporte en Nouvelle Zélande !

Audrey Colin qui officie à la librairie Tome 7, à Paris, a littéralement été happée par la lecture du dernier thriller de Paul Cleave, Sans un bruit paru chez Sonatine. Auteurs de best-sellers signés à 4 mains, Cameron et Lisa Murdoch jouissent d'une confortable notoriété à Christchurch. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si possibles, si Zach, leur fils, n’était pas aussi… dur à gérer. Difficile de faire plus turbulent, en fait. Aussi, lorsqu’un matin, le garçonnet disparaît – son lit est vide et la fenêtre de sa chambre grande ouverte – "tout le monde commence à s’interroger… S’agit-il vraiment d’une fugue ? A sept ans ?" Réputé pour ses scenarii de crimes parfaits, le couple est immédiatement soupçonné. Tandis que les esprits s’échauffent, une vidéo montrant Cameron jetant Zach dans leur voiture est exhumée. Et de victimes, Lisa et Cameron deviennent… suspects. "Des rebondissements bien pesés, bien pensés, font de ce thriller, un véritable page-turner…" Convaincus ? 

Les Bookstagrammeurs subjugués par le mage...

Les Instagrammeurs n’ont pas attendu que Giuliano da Empoli soit consacré Prix de l’Académie Goncourt pour soutenir son essai. Fans de la première heure, ils ont très tôt défendu son Mage du Kremlin, alias Vadim Baranov. Metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité, cet homme cultivé sera un temps l’éminence grise de Vladimir Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte iront bon train, sans que nul puisse jamais démêler le faux du vrai. "Giuliano da Empoli s’est librement inspiré de la vie de Vladislas Sourkov (…) un Machiavel cynique (pléonasme…) et impitoyable…", précise @clajalit. Ainsi faisant, il nous plonge au cœur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme la Russie en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des - folles - exigences du tsar. "Une lecture qui (…) fait froid dans le dos…", reconnaît @lilylivres. Et fait écho avec l’actualité en général et la guerre en Ukraine en particulier. "J’ai simplement adoré cet ouvrage. Et pourtant (…) je ne m’intéresse pas tant que ça à la politique russe (…). Tout m’a plu : le contenu, la forme, la plume", souligne non sans humour @laptitelectrice_