Face aux récents évènements, l’inquiétude quant au sort réservé à ces manuscrits classés au patrimoine mondial a grandi d’un cran. La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a appelé mardi les forces militaires maliennes et françaises à protéger le patrimoine culturel du Mali, déjà gravement endommagé à Tombouctou. Quant au journaliste Jean-Michel Djian qui a publié en 2012 un ouvrage consacré à ces manuscrits de Tombouctou, il a pour sa part indiqué qu’une partie d’entre eux sont partis clandestinement à Bamako, ils sont cachés et une partie est à Paris ».Un projet maintenu envers et contre toutCe projet est né dans le cadre d’une coopération décentralisée entre la région Rhône-Alpes et celle de Tombouctou. Ce sont elles qui ont confié à l'Institut National des Sciences Appliquées de Lyon la numérisation de certains manuscrits et à l’Ecole Normale Supérieure leur traduction. Rhône-Alpes a ainsi accordé une aide de 300 000 euros à l'INSA pour ce projet.Concrètement, l’Insa a installé un équipement de numérisation à l’Assemblée Générale de Tombouctou et notamment un scanner qui permet de numériser sans émettre de rayons ultraviolets, ni d’infrarouges. Un technicien a été formé pour réaliser ce travail qui a pu se dérouler de septembre 2009 à mars 2010. Une centaine de manuscrits (sur plus de 4500) détenu par un propriétaire privé, a pu être numérisé mais avec les tensions et les combats, cette sauvegarde a été suspendue. "Malgré tout" a rappelé Jean-Jack Queyranne,président de la Région, "il faut continuer ce travail de numérisation qui est un rempart contre l'obscurantisme".