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Les valises de l'écrivain Jean Genet, ouvertes à Paris, sont à découvrir à l'IMA

L'exposition "Ce que la Palestine apporte au monde", à l'Institut du monde arabe à Paris, permet d'explorer le précieux contenu des valises du romancier Jean Genet jusqu'au 19 novembre.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Valises ayant appartenu à Jean Genet - Archives Jean Genet / IMEC (MICHAEL QUEMENER / IMEC)

Les valises dans lesquelles l'écrivain Jean Genet entassait ses écrits à la fin de sa vie sont ouvertes à Paris, exposées à l'Institut du monde arabe (IMA) qui souligne son amour pour le peuple palestinien.

Jean Genet, romancier, dramaturge et poète, décida de s'arrêter de publier après le suicide de son ancien compagnon Abdallah Bentaga en 1964 et le scandale de sa pièce antimilitariste et anticolonialiste Les Paravents en 1966. Mais il continua à écrire, sans forme définie, et gardait tout dans deux valises. Elles sont derrière des vitrines, l'une en cuir noir, l'autre en skaï marron.

Ces valises ont fait l'objet d'une exposition à l'abbaye d'Ardenne près de Caen, qui n'a connu que son vernissage, puis s'est arrêtée. C'était fin octobre 2020, époque où la pandémie de Covid-19 a obligé à fermer tous les lieux culturels en France pendant six mois.

L'exposition trouve finalement sa place à l'IMA, dans le cadre d'un cycle d'expositions, concerts, films, rencontres et débats intitulé Ce que la Palestine apporte au monde, jusqu'au 19 novembre. Car Jean Genet (1910-1986) fut l'un des grands défenseurs de la cause palestinienne.

Une "histoire d'amour" avec le peuple palestinien

En 1970, l'écrivain se rend en Jordanie. "Il pense rester huit jours, il va passer deux ans dans les camps palestiniens", raconte à l'AFP Albert Dichy, commissaire de l'exposition et directeur littéraire de l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine à Caen.

"C'est une histoire d'amour: le peuple palestinien va devenir la préoccupation affective majeure de ses 15 dernières années. Et à travers les Palestiniens c'est sa propre vie qu'il raconte, lui l'enfant abandonné qui se retrouve dans ce peuple sans territoire", ajoute-t-il.

Les valises sont le symbole de l'errance d'un homme qui n'avait plus de domicile fixe. En témoignent les courriers qui lui sont adressés, toujours aux éditions Gallimard, ou des factures d'hôtel. Leur contenu a révélé entre autres le scénario de Divine, une adaptation de son roman Notre-Dame des Fleurs écrite à la demande du chanteur David Bowie qui rêvait d'incarner le protagoniste. Le projet n'a pas abouti.

Une quinzaine de jours avant sa mort, Genet remet ces valises à son avocat, Roland Dumas, qui les conservera pendant 34 ans.Dans sa comptabilité pour l'année 1985, l'écrivain a fait des projections pour 1986, mais pas pour 1987, année pour laquelle il écrit : "mort". Son dernier ouvrage, posthume, Un captif amoureux, est une ode aux Palestiniens.

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