Les Français dépensent moins pour les livres mais plus pour les plateformes de streaming

Dans son étude "portrait social" de la France en 2022, parue mardi 22 novembre, l'Insee révèle qu'en 2017, le budget moyen des Français pour la culture s'élevait à 1041 euros par an. Un porte-monnaie moyen en baisse de 10% par rapport à 2011. Cette diminution du budget des ménages pour les biens et services culturels s'explique avant tout par les baisses des prix, notamment pour les achats d'équipements permettant d'accéder aux contenus culturels. 

Mais selon l'Insee, les habitudes des Français ont également évolué concernant la consommation de biens culturels. Les ménages achètent moins de livres et de journaux ou magazines de presse (-11% de dépenses). À l'inverse, les dépenses pour l'accès aux contenus de services audiovisuels, comme les abonnements aux plateformes de streaming, sont en nette hausse (+8%). 

Le boom de la vidéo à la demande

"Le recours croissant aux services payants de vidéo à la demande concourt à la hausse des dépenses", analyse l'Insee. Selon le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), le chiffre d’affaires de la vidéo à la demande (à l’acte ou par abonnement) croît de 266 millions d’euros courants entre 2011 et 2017. Il faut même s'attendre à une nouvelle hausse des dépenses dans ce domaine dans la prochaine enquête de l'Insee, car les plateformes de streaming comme Netflix ou Disney+ ont enregistré un boom de leurs abonnements depuis 2017 (date à laquelle Disney+ n'existait pas encore). 

L'ambiance est moins à la fête dans le monde de l'édition. La chute des ventes de livres et des titres de presse est marquée. "La baisse des dépenses qui se répartit également entre achats de livres et achats de presse, résulte ainsi d’une baisse des quantités consommées (...) Entre les deux années, le chiffre d’affaires des éditeurs de livres et les ventes de livres imprimés, numériques et audio baisse et la diffusion payée de presse grand public mesurée en nombre d’exemplaires papier ou numériques se réduit d’environ 20 %, malgré une forte croissance des ventes numériques", peut-on lire. 

Des habitudes qui changent (trop) vite

La limite de cette étude de l'Insee, très précise concernant les évolutions de consommation des Français, se situe dans le fait que les habitudes changent très vite dans le domaine de la consommation d'offres culturelles. Les effets longs du Covid en termes de changements de comportements (moins de sorties au cinéma et davantage de films ou séries visionnés sur les plateformes de streaming) ne sont, par exemple, pas mesurés dans cette étude qui s'arrête en 2017.