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Le livre de Marcela Iacub sera-t-il interdit par la justice ? Décision ce soir

DSK a demandé en référé l'interdiction de "Belle et bête", se disant "choqué par ce texte méprisable et mensonger", écrit "dans un but mercantile". Fait exceptionnel, l'ancien patron du FMI était présent dans la salle d'audience ; pas Marcela Iacub. La décision sera rendue ce mardi soir.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Christian Hartmann Reuters)

C'est un livre qui fait "fi de la dévastation" de sa vie privée, attaque Dominique Strauss-Kahn. Un texte "méprisable et mensonger", un procédé "malhonnête" , qui n'a "d'autre objet que mercantile" . Qui "tire sur un homme qui est déjà assez à terre" .

Une fois n'est pas coutume, c'est la victime en personne qui est venue s'expliquer devant la justice. DSK a demandé en référé - en urgence - l'interdiction du dernier livre de Marcela Iacub, Belle et bête, qui doit paraître demain mercredi. Pour "atteinte à la l'intimité de la vie privée". 
Il a formellement demandé aux juges de mettre un coup d'arrêt aux pratiques d'éditeurs, de journalistes "prêts à n'importe quoi pour faire de l'argent" . Tout en sachant qu'une telle interdiction est rarissime...

Même si l'ancien patron du FMI n'est jamais nommément désigné dans le livre, Marcela Iacub a confirmé, dans un entretien au Nouvel Observateur , qu'il s'agissait bien de DSK - tout en précisant que l'ouvrage contenait des éléments de fiction.

Un texte "d'une cruauté sans limite"

A l'audience, l'avocat de DSK, Me Jean Veil, a lu un courriel envoyé le 26 novembre dernier par Marcela Iacub : elle lui demande pardon, explique avoir servi "d'instrument pour lui nuire". "Il m'a fallu te faire croire que j'étais éprise de toi, folle de toi. Je suis désolée. (...) Mon livre sur ton affaire américaine je l'ai écrit parce qu'on me l'a demandé."

Un autre avocat, Me Richard Malka, a ensuite pris la parole, pour dénoncer une texte "d'une cruauté sans limite" qu'il faut donc interdire : "Ce qui est en cause ce n'est pas la liberté artistique, c'est la possibilité de détruire des individus qui ne sont pas de fiction" .

"Ce que vous demandez" , a contre-attaqué l'avocat du Nouvel Observateur, Me Leick, "c'est de tuer le messager, celui qui apporte les mauvaises nouvelles" .

Le tribunal rendra sa décision ce mardi soir, à 19h30.

 

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