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"Le confinement c'est rien par rapport à Hitler et Staline mais ça peut être un pas vers l'acceptation de la restriction des libertés " : le romancier Jean-Pierre Andrevon

Il y a quatorze ans l'auteur de science fiction avait anticipé la période que nous vivons dans "Le monde enfin"

Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean-Pierre Andrevon chez lui près de Grenoble (France 3 Alpes / G. Ragris)

L'écrivain Jean-Pierre Andrevon est confiné à Grenoble. une situation qu'il avait anticipée il y a près de quinze ans dans son livre Le monde enfin aux éditions Fleuve Noir.

Rencontre avec Jean-Pierre Andrevon
Rencontre avec Jean-Pierre Andrevon Rencontre avec Jean-Pierre Andrevon

Un vieil homme parcourt à cheval la France, vidée de ses habitants comme la totalité de la planète, à la suite d'une pandémie foudroyante quarante-cinq ans plus tôt. L'histoire de son roman Le monde enfin nous projetait, il y a quinze ans, dans un futur que l'on pensait être de science fiction. Relire Jean-Pierre Andrevon aujourd'hui c'est constater à quel point la fiction se rapproche de la réalité.

Lui qui a aussi écrit Une anthologie des dystopies (ces sociétés imaginaires régies par un pouvoir totalitaire ou une idéologie néfaste), avait prévu, dans son roman, pénurie, peur du voisin et vidéo surveillance.

La meilleure des dystopies ou des tyrannies c'est quand on l'accepte.

Jean-Pierre Andrevon

écrivain

Et l'auteur, qui se définit comme anarchiste et écologiste depuis un demi-siècle, de nous imaginer prochainement avec "une puce derrière l'oreille" pour un tracking précis. "Le confinement, les restrictions des libertés, les magasins fermés, c'est rien du tout par rapport à Hitler et Staline mais quand même, ça peut être un pas vers une acceptation de la restriction des libertés" prévient-il.

"Si on continue comme ça on est foutus"

Jean-Pierre Andrevon reste très dubitatif face à ce qu'il entend aujourd'hui dès que l'on se projette dans l'après confinement. "On nous dit : rien ne sera plus comme avant... J'ai bien peur que dans six mois ce soit comme avant."

Derrière le propos émerge l'angoisse de voir les avions redécoller comme avant et les usines d'automobiles reprendre leur cadence de production "Non c'est pas possible, il faut choisir! martèle l'écrivain

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