La Société des Gens de Lettres et Joann Sfar ne porteront pas leur différend en justice "dans un souci d'apaisement"
La Société des Gens de Lettres s'estimait diffamée par les propos qu'avait tenus à la radio l'auteur et dessinateur Joann Sfar fin mai, au sujet des aides financières accordées aux auteurs par le Centre national du livre (CNL) durant le confinement.
La Société des gens de lettres (SGDL) et l'écrivain et dessinateur Joann Sfar ne porteront pas leur différend devant la justice, ont annoncé le 7 juillet les deux parties dans un communiqué commun publié sur Twitter.
Communiqué de Joann Sfar et de la SGDL pic.twitter.com/a21G9mwO9r
— Sfar Joann (@joannsfar) July 6, 2020
Le 25 mai, s'estimant diffamée par des propos de l'auteur du Chat du rabbin, par ailleurs président d'honneur de la Ligue des auteurs professionnels, la SGDL avait menacé l'auteur de poursuites judiciaires.
La déclaration de Joann Sfar qui avait heurté la SGDL
Au coeur du problème, la question des aides financières accordées aux auteurs par le Centre national du livre (CNL) durant le confinement.
Invité d'une émission de France Inter le 23 mai, le dessinateur avait déclaré que des organismes comme la SGDL touchaient "parfois d'énormes sommes d'argent qui ne vont pas aux auteurs".
"On nous a promis que l'on aurait droit à des aides. Mais les sommes ont été allouées aux organismes qui devaient les redistribuer aux auteurs... Et qui ne redistribuent rien du tout. Alors que ces organisations en question ont parfois des hôtels particuliers dans le centre de Paris", avait insisté le dessinateur dans une claire allusion à la SGDL dont le siège est l'Hôtel de Massa, un hôtel particulier classé Monument historique.
L'auteur a depuis nuancé son propos
Sur son compte Twitter, le dessinateur a indiqué "être conscient que ses propos ont pu, par leur formulation, heurter les représentants, les salariés et les auteurs membres de la SGDL et porter, fut-ce involontairement, atteinte à la réputation de cette institution".
L'écrivain et scénariste a ajouté que "tout en souhaitant conserver sa liberté de critique à l'égard de la SGDL", il n'avait "jamais eu l'intention de mettre en cause ni la probité de la SGDL, ni en aucune manière laisser entendre que des actes constitutifs de détournement ou de rétention d'argent public auraient été commis".
La SGDL a indiqué de son côté qu'elle renonçait à ses poursuites "par souci d'apaisement". L'organisme, chargé par le CNL de la gestion du Fonds d'aide d'urgence aux auteurs, a rappelé que depuis le 10 avril, elle a alloué plus de 1.200 aides pour un montant de 1,2 million d'euros. La France compte environ 270.000 artistes-auteurs.
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