La philosophe Sylviane Agacinski élue à l'Académie française pour occuper le 19e fauteuil
Selon une information du Figaro, la philosophe Sylviane Agacinski a été élue ce jeudi 1er juin à l'Académie française, au fauteuil de Jean-Loup Dabadie, décédé il y a trois ans, par 13 voix sur 23 votants (dont 7 croix, synonyme de refus et deux votes blancs). Elle est la 23e titulaire du fauteuil 19, qui a été celui de Chateaubriand, Paul Deschanel ou René Clair entre autres. La Coupole compte désormais sept femmes et vingt-neuf hommes.
Sur les 40 fauteuils de l'Académie française, il en reste désormais quatre vacants.
Une autre élection est prévue le 22 juin 2023, au fauteuil 6, avec des candidats comme le philosophe spécialiste de l'islam Christian Jambet ou le cancérologue David Khayat.
Un an pour combler le fauteuil
Il aura donc fallu attendre quatre scrutins pour trouver grâce aux yeux des Immortels. Depuis le 12 mai 2022, trois élections blanches, avaient écarté successivement les candidatures de Franz-Olivier Giesbert, Olivier Barrot, Benoît Duteurtre, Frédéric Beigbeder, Éric Neuhoff et Alain Borer, entre autres.
Née le 4 mai 1945 à Nades dans l'Allier, Sylviane Agacinski est agrégée de philosophie, elle a enseigné au Lycée de Soissons (1972-1977), puis au Lycée Carnot, à Paris, en classes préparatoires HEC (1978-1988).
De 1986 à 1991, elle est Directeur de Programme au Collège international de philosophie, puis membre du Bureau exécutif.
Elle enseigne en tant que professeur agrégée à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de 1991 à 2010.
Membre du Comité de lecture de la Comédie française (2011-2015), et du Comité d’orientation du musée de l’Homme (2013-2014).
Sylviane Agacinski, 78 ans, a signé une oeuvre prolixe sur l'altérité sexuelle, en se réclamant d'un "nouveau féminisme".
Son ouvrage Femmes entre sexe et genre est salué en 2012 par le Grand Prix Moron de l’Académie française. Elle reçoit en 2018 le Prix Louis Pauwels pour Le Tiers-corps.
Son dernier essai en date, Face à une guerre sainte (2022), est une réponse à ceux qui l'ont taxée d'islamophobe, accusation selon elle régulièrement brandie "pour masquer le prosélytisme islamiste". Elle obtient pour ce dernier le Prix des députés.
Opposée à la GPA
Épouse de l'ancien premier ministre Lionel Jospin, femme de gauche et féministe, Sylviane Agacinski s'est farouchement opposée à la GPA. Son ouvrage Corps en miettes réédité en 2013 pointe "Le baby business cherche partout des ventres à louer. La propagande en faveur de la GPA ne saurait masquer la violence d’une telle pratique. Au nom de la dignité de la personne humaine, ce livre appelle à résister".
En 2019, elle publie un manifeste très engagé, L'Homme désincarné : du corps charnel au corps fabriqué, aux éditions Gallimard, où elle ne cachait pas son inquiétude quant à la loi sur la bioéthique qui doit être présentée fin septembre à l'Assemblée, et notamment sur la PMA pour toutes.
Interviewée sur l'antenne de France Inter, elle disait à l'époque : "Les femmes doivent s'interroger sur le fait de provoquer de manière artificielle la naissance d'un enfant a priori privé de géniteur"
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