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La mère de Michel Houellebecq contre- attaque

Décrite par son fils comme une hippie à la dérive dans Les particules élementaires en 1998, Lucie Ceccaldi signe aujourd’hui un livre, L’innocente, à paraître le 7 mai aux éditions Scali. Dans la postface elle y écrit : "Mon fils, qu’il aille se faire foutre (…) si par malheur, il remet mon nom sur un truc, il va se prendre un coup de canne dans la tronche".
Article rédigé par franceinfo
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C’est un journaliste du Point qui est à l’origine de ce déballage familial. En 2004 Denis Demonpion rencontre la mère de Michel Houellebecq. Il prépare une biographie non-autorisée de l’auteur de L’extension du domaine de la lutte. Le journaliste est fasciné par cette femme atypique. Militante communiste, baba-cool avant l’heure, Lucie Ceccaldi avait préféré confier son fils à sa belle-mère pour aller sillonner l’Inde et l’Afrique. Née à Constantine, elle avait grandi à Alger. Major de la faculté de Médecine d’Alger, elle s’était ensuite installée à la Réunion pour y exercer. Aujourd’hui, elle vit sur les hauteurs de l’île, dans une cabane sans électricité.

Le journaliste la pousse à raconter sa vie dans un livre. La vieille dame se met à écrire. Plusieurs grandes maisons refuseront le tapuscrit mais finalement un éditeur accepte de le publier. Afin que l’ouvrage soit plus vendeur, une postface est ajoutée. Lucie Ceccaldi y règle ses comptes avec Michel Houellebecq. “Mon fils, qu’il aille se faire foutre par qui il veut avec qui il veut, qu’il refasse un bouquin, j’en ai rien à cirer. Mais si par malheur, il remet mon nom sur un truc, il va se prendre un coup de canne dans la tronche, ça lui coupera toutes les dents, ça, c’est sûr !”

Lucie Ceccaldi et son fils ne se parlent plus depuis une dispute, en 1992. Dans son livre, elle affirmait ne plus vouloir le rencontrer tant qu’il ne lui présenterait pas d’excuses. Mais quand nous l’avons rencontré hier dans un hôtel à Paris, elle avait mis de l’eau dans son vin. La vieille dame explique qu’elle aimerait lui parler à nouveau “à condition qu’il ne s’attende pas à ce que ce soit un mea culpa quelconque de ma part. Et je n’exigerai pas de mea culpa quelconque de la sienne”.

Ce qu’elle aimerait dire à son fils, s’il pouvait l’entendre ? “ - Viens ici qu’on boive un coup et qu’on rigole. Si tu es capable de rigoler. Parce que tout ça c’est pas grave. Y’a qu’un truc qui est grave c’est la mort. Ou la maladie. Alors je lui souhaite de ne pas être malade. Parce que moi je suis malade ”.
L’éditeur de Michel Houellebecq, Fayard, explique “qu’il est entre l’Irlande et l’Espagne”. Et “qu’il ne souhaite pas s’exprimer sur ce sujet”.

Reportage et dossier Web : Jules Lavie

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