L'écrivain, scénariste et dramaturge José Agustín, figure emblématique de la contre-culture mexicaine, est mort
"C'était un rebelle avec une cause, aux manières affables, faciles à vivre et à la brillance infinie (...) qui a tout nourri : la littérature, le théâtre, la musique, le cinéma". Dans un communiqué, Alejandra Frausto, secrétaire mexicaine à la Culture, rend un hommage sincère à celui qui a marqué tant de formes d'art.
Le décès de l'écrivain mexicain José Agustín, survenu mardi 16 janvier dans sa maison de Cuautla, a été annoncé par sa famille qui le décrit comme "promoteur de toutes les formes de contre-culture". Âgé de 79 ans, il était une figure phare de la littérature sud-américaine. Le ministère de la Culture mexicain a regretté sur X "la triste disparition de José Agustín, conteur, essayiste, scénariste de cinéma, traducteur, dramaturge et journaliste mexicain".
Porteur de luttes
Né dans le port d'Acapulco en 1944, dès ses premiers romans, tels que La tumba (1964) et surtout De perfil (1966), traduit en français par Mexico midi moins cinq, il rompt avec la solennité de la littérature mexicaine pour donner une voix aux jeunes qui, dans les années 1960, luttaient pour plus de libertés, qu'elles soient politiques, sociales ou sexuelles. C'est par ce livre qu'est lancée "La Onda" (la vague), mouvement littéraire irrévérencieux, ironique et iconoclaste, allié à la musique rock et au phénomène de contre-culture dans lequel se reconnaissait la jeunesse mexicaine.
Amateur de rock and roll, il admirait Elvis Presley, qui lui a inspiré le titre de son autobiographie El rock de la carcel (Jailhouse Rock), publiée en 1984, et a lancé en 1990 un recueil d'essais sur la musique. Son roman Deserted Cities (1982), où les vicissitudes d'un couple se mêlent à une critique acerbe sur le mode de vie à l'américaine a été porté à l'écran en 2016 avec You're Killing Me Susana, avec l'acteur mexicain Gael García Bernal.
Une carrière à l'arrêt
En décembre 1970, il est arrêté et emprisonné à Mexico pour possession de marijuana. Pendant les six mois qu'il a passés derrière les barreaux, José Agustín a écrit Se está haciendo tarde, publié en 1972 et considéré comme l'une de ses œuvres phares. Le récit est titré Acapulco 72 dans son édition française.
Son état de santé était fragile depuis 2009, conséquences d'une chute alors qu'il dédicaçait des livres dans la ville de Puebla, au centre du Mexique. Depuis cet accident, José Agustín vivait reclus, avec sa seconde épouse, dans sa maison de Cuautla.
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