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Une journée au Salon du livre jeunesse de Montreuil avec des 6e
Chaque année, 28.000 élèves, avec leur classe ou leur centre de loisir, visitent le Salon du livre jeunesse de Montreuil. Qu'en retirent-ils ? Cette visite change-t-elle quelque chose dans leur vie de lecteur ? Nous avons partagé la journée d'une classe de 6e originaire de Pont-de-l'Arche dans l'Eure. Reportage.
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O8H3O "Ce matin je me suis réveillé tôt, parce que j'étais pressée de partir !", raconte Margaux, 11 ans, élève en 6e au Collège H. Langlois à Pont-de-l'Arche, dans l'Eure. Lever tôt et embarquement dans le car, direction Paris. C'était le grand jour, celui de la sortie au Salon du livre jeunesse de Montreuil. Deux classes de 6e, la professeure documentaliste du CDI (Centre de documentation et d'information), et leurs professeurs de français, ont préparé cette sortie "bien en amont", expliquent Sylvaine Haudebourg", professeure de français et Sylvie Jestin, professeure documentaliste, toutes deux du voyage, comme chaque année, depuis près de vingt ans. "On s'inscrit dès le mois de septembre. On choisit les animations auxquelles on va participer. Et ensuite on prépare les enfants à ce voyage", raconte la professeure de français. "Et c'est chaque fois la même émotion. C'est un vrai moment de partage", raconte Sylvie Jestin.
1OH3O "Quand je suis entré ce matin ici, j'étais impressionné", raconte Enzo. "J'imaginais un endroit beaucoup plus petit, avec quelques stands, mais pas tout ça, sur plusieurs étages ! C'est vraiment génial", poursuit Ethan. "C'est la première fois que je viens à Paris, alors quand on est passés devant la Tour Eiffel ce matin, ça m'a fait trop bizarre ! Les livres c'est ma passion, dans ma chambre, j'ai une grande bibliothèque avec plein de livres, des bandes dessinées, des romans, des contes, alors venir ici, c'est un peu comme quelque chose de merveilleux", raconte Margaux, les yeux plein d'étoiles. "Moi j'étais déjà venu à Paris, mais pour le Salon de l'agriculture", ajoute Enzo. "Mais là c'est vraiment trop bien !". "En arrivant, j’étais impressionnée quand j’ai vu tous ces livres", ajoute Naomi.
11HOO Pique-nique improvisé dans les coursives du salon. "On est pas là pour faire un déjeuner gastronomique", s'amuse la professeure de français. "Ce matin on a fait un petit tour, pour qu'ils découvrent les lieux, les stands, les éditeurs, et à 12h30, on est inscrits pour une lecture", explique Sylvie Jestin.
"Une année, raconte Sylvaine Haudebourg, une de mes élèves s'est arrêtée dans les allées, et elle m'a dit 'Madame, c'est Noël', et là, en tant que professeur de français, j'étais au 7e ciel", se souvient-elle. Les enfants peuvent aussi acheter des livres pour eux. "Chaque année, j'en ai qui regrettent de ne pas avoir pris leur argent de poche", raconte Sylvaine Haudebourg. Ce n'est pas le cas d'Enzo, qui rapporte dans sa besace un livre pour son petit frère.
15H3O Rassemblement. Il est temps de rentrer. Les enfants échangent sur leur journée, montrent à leurs camarades les livres qu'ils ont choisis. Tout le monde monte dans le car. "Ça fait une longue journée. Mais au retour, dans le car, ça se passe bien parce qu'ils lisent les livres qu'ils ont achetés. Le Salon de Montreuil est un moment de partage, et j'ai toujours autant d'enthousiasme à y participer.", conclut la Sylvie Jestin.
"En arrivant, certains n'osent même pas toucher les livres"
"Beaucoup d'enfants n'ont pas accès au livre. A Pont-de-l'Arche, il n'y a pas de bibliothèque, souvent pas de livres non plus à la maison", souligne la documentaliste. "C'est l'occasion pour eux de découvrir à quel point le monde du livre, c'est important", poursuit Sylvaine Haudebourg. "En arrivant, certains n'osent même pas toucher les livres. Il faut leur dire allez-y, touchez, ouvrez, regardez !", raconte la professeure de français. "C'est une autre approche du livre, et de la lecture. Certains ont des difficultés à lire. Là, ils rencontrent des auteurs, ils voient que derrière les livres il y a des personnes réelles, et ça change leur rapport au livre", explique Sylvie Jestin.1OH3O "Quand je suis entré ce matin ici, j'étais impressionné", raconte Enzo. "J'imaginais un endroit beaucoup plus petit, avec quelques stands, mais pas tout ça, sur plusieurs étages ! C'est vraiment génial", poursuit Ethan. "C'est la première fois que je viens à Paris, alors quand on est passés devant la Tour Eiffel ce matin, ça m'a fait trop bizarre ! Les livres c'est ma passion, dans ma chambre, j'ai une grande bibliothèque avec plein de livres, des bandes dessinées, des romans, des contes, alors venir ici, c'est un peu comme quelque chose de merveilleux", raconte Margaux, les yeux plein d'étoiles. "Moi j'étais déjà venu à Paris, mais pour le Salon de l'agriculture", ajoute Enzo. "Mais là c'est vraiment trop bien !". "En arrivant, j’étais impressionnée quand j’ai vu tous ces livres", ajoute Naomi.
11HOO Pique-nique improvisé dans les coursives du salon. "On est pas là pour faire un déjeuner gastronomique", s'amuse la professeure de français. "Ce matin on a fait un petit tour, pour qu'ils découvrent les lieux, les stands, les éditeurs, et à 12h30, on est inscrits pour une lecture", explique Sylvie Jestin.
En mission pour le CDI du collège
14HOO La lecture est finie, les collégiens sont lâchés par leurs professeurs dans le salon, avec une mission : acheter des livres pour le CDI du collège (Centre de documentation et d'information). "Chaque année, on leur donne des chèques livres, et ils choisissent. On leur donne un budget de 19 euros pour deux élèves, et ils choisissent ce qu'ils veulent. Romans, BD, manga. C'est vraiment leur choix", souligne Sylvie Jestin. "Et c'est bien, parce qu'ils nous font découvrir des choses intéressantes. Même les mangas, ils m'en ont faire connaître des très bons", confie la documentaliste."Une année, raconte Sylvaine Haudebourg, une de mes élèves s'est arrêtée dans les allées, et elle m'a dit 'Madame, c'est Noël', et là, en tant que professeur de français, j'étais au 7e ciel", se souvient-elle. Les enfants peuvent aussi acheter des livres pour eux. "Chaque année, j'en ai qui regrettent de ne pas avoir pris leur argent de poche", raconte Sylvaine Haudebourg. Ce n'est pas le cas d'Enzo, qui rapporte dans sa besace un livre pour son petit frère.
Des effets positifs pour tous les élèves du collège
Avec un budget autour de 500 euros, les deux classes ont fait une bonne moisson pour leur collège. "Cette sortie a des effets immédiats. Quand on rentre, je remarque une augmentation des emprunts au CDI", remarque Sylvie Jestin. "Et puis cela a un effet sur tous les élèves, pas seulement ceux qui sont allés au salon. Les autres s'intéressent aux livres que leurs pairs ont choisi", explique la professeure documentaliste.15H3O Rassemblement. Il est temps de rentrer. Les enfants échangent sur leur journée, montrent à leurs camarades les livres qu'ils ont choisis. Tout le monde monte dans le car. "Ça fait une longue journée. Mais au retour, dans le car, ça se passe bien parce qu'ils lisent les livres qu'ils ont achetés. Le Salon de Montreuil est un moment de partage, et j'ai toujours autant d'enthousiasme à y participer.", conclut la Sylvie Jestin.
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