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"Au-delà du contenu pédagogique, il y a des échanges très riches" : l'École du livre de jeunesse, émanation du Salon du livre jeunesse, transmet l'expertise en médiation littéraire

En plus d'une décennie, l'École du livre de jeunesse aura formé des dizaines de milliers de professionnels de tous bords qui souhaitent aller à la rencontre des enfants et des jeunes en s'appuyant sur ce support littéraire multiforme.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Émilie Nicolas (à gauche), responsable de l’École du livre de jeunesse, et Nasim Kiani, gestionnaire de formation, sur le stand de l'organisme au Salon du livre et de la presse jeunesse le 29 novembre à Montreuil (Seine-Saint-Denis). (FG/FRANCEINFO)

L'association organisatrice du Salon du livre et de la presse jeunesse a lancé, depuis plus d'une décennie, une école qui forme à la médiation en littérature jeunesse. Rencontre avec sa directrice Emilie Nicolas dans les allées du salon qui a ouvert ses portes le 29 novembre, à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Franceinfo Culture : Depuis combien de temps l’École du livre de jeunesse existe-t-elle ?
Émilie Nicolas : L'École du livre de jeunesse a été créée il y a 12 ans par l'association du Salon du livre et de la presse jeunesse, qui a eu envie de partager et de transmettre son expertise en termes de médiation littéraire. Le salon va avoir 40 ans et l'école est riche d'expériences et de rencontres avec l'ensemble des secteurs professionnels qui mettent le livre au cœur de leur pratique. 

Ce principe de l'interprofessionnel est resté l'un des maîtres-mots de l'école, il n'y a donc pas de prérequis pour s'y inscrire. Que l’on soit du secteur social, de la petite enfance, de l'enseignement ou encore de la jeunesse, on peut se former à la médiation littéraire à l'École. Au-delà du contenu pédagogique, il y a des échanges interprofessionnels toujours très riches parce que chacun partage ses pratiques.

Qu’enseigne-t-on à l’École du livre de la jeunesse ?
On apprend à utiliser le livre de jeunesse pour aller rencontrer les enfants et les jeunes. C'est, par exemple, animer des ateliers d'écriture, lire à voix haute, animer des communautés de lecteurs avec des adolescents… On peut aussi découvrir les médiations adaptées à des types d’ouvrages, à savoir la manière de travailler ces questions de médiation autour des images et jeux pour les tout-petits, autour des romans junior pour les 8-12 ans et autour des romans ados pour les plus grands. On peut également se construire une culture littéraire sans que les enjeux de médiation ne soient exclus. Ils permettent ainsi de creuser l’œuvre de certains auteurs et illustrateurs de la littérature de jeunesse. Nous avons aussi des formations qui sont plus transverses sur la question du genre et de la diversité, sur la façon dont la littérature de jeunesse traite ces thématiques et comment on peut les mettre en médiation avec les enfants et les jeunes.

Il y a des formations unitaires que l'on peut suivre vraiment à l'envi. Par ailleurs, depuis 5-6 ans, nous avons mis en place une sorte de parcours de formation avec une progressivité pédagogique avec trois niveaux : initié, confirmé et le niveau expert disponible en janvier 2024. À chaque niveau correspond un brevet d'aptitude, l’enjeu étant de faire valoir et de reconnaître la médiation en littérature de jeunesse comme une compétence à part entière et partagée par l'ensemble des professionnels qui travaillent avec la jeunesse. Depuis l'année dernière, nous avons mis en place une nouvelle formation, la lecture à voix haute, complètement digitale et interactive.

Le livre jeunesse s’avère-t-il un bon support pour aborder des sujets sensibles comme la mort, plus généralement des questions sociales et sociétales ?
C'est un très bon support. Nous avons plusieurs formations qui sont animées soit par des formateurs internes, soit par des auteurs eux-mêmes qui travaillent beaucoup sur les questions sociétales dans leur ouvrage. On peut aborder des sujets comme la mort, la maladie, les questions de mixité... On trouve dans la littérature de jeunesse une grande diversité de sujets sociaux et sociétaux qui permettent effectivement aux enfants et aux jeunes d'être sensibilisés à des problématiques plus larges.

Quelle est la durée de vos formations ?
De 1 à 3 jours. Nous n’avons que trois formations qui durent 5 jours parce qu'elles ont la spécificité de se dérouler, à Marseille, dans un atelier de sérigraphie, celui de Noémie Privat. Les professionnels y travaillent les techniques traditionnelles de l’imprimerie sur bois, métal et soie. L'enjeu étant de pouvoir les immerger dans l'atelier pour manipuler les machines et maîtriser l'ensemble de la chaîne de fabrication de sérigraphie.

Combien de personnes avez-vous formées depuis votre création et quels sont les profils qui fréquentent l'école ?
Nous recevons maintenant entre 1 400 et 1 500 stagiaires par an, soit environ 10 000 personnes formées depuis sa création. Il y a une tendance qui se dessine, et nous réjouit d'ailleurs. Au début, nous recevions beaucoup de bibliothécaires, qui ne représentent aujourd’hui que 50% des stagiaires que l'on accueille. Les profils se sont beaucoup diversifiés. Nous accueillons aussi bien des animateurs de centre de loisirs, des éducateurs de centres sociaux que des professionnels de la petite enfance en passant par des orthophonistes.

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