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Hommage à Stéphane Hessel : François Hollande salue un "homme libre"

François Hollande a salué jeudi en Stéphane Hessel un "homme libre", "un grand Français", "un juste", lors de la cérémonie solennelle d’hommage national au diplomate et intellectuel, auteur d’"Indignez-vous", décédé dans la nuit du 26 au 27 février à l’âge de 95 ans
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP et Reuters)
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François Hollande à la cérémonie officielle d'hommage à Stéphane Hessel dans la cour des Invalides à Paris, le 7 mars 2013
 (Zacharie Scheurer / Pool / AFP)

"Stéphane Hessel était un homme libre : libre de ses choix, libre de ses  engagements, libre de sa vie", a déclaré le président de la République dans la cour des Invalides à Paris.
 
"La liberté, c'était sa passion, son idéal", "c'est en son nom qu'il fut un Français libre", a-t-il dit en rappelant l'action de résistant du défunt. Une liberté qu'il exerça "par son action mais aussi par sa plume", a relevé le président, en notant que c'est "par une brochure qu'il connut la célébrité bien au-delà de nos frontières et à un âge exceptionnel". Il "inspira la  jeunesse d'Europe et même au-delà", a dit M. Hollande. "Il lança à la face des fatalistes, des résignés, des frileux son slogan ‘Indignez-vous !’".

Hollande rappelle le rôle de Hessel à l'église Saint-Bernard
"Il sut user de son autorité morale, de son expérience internationale, de son passé glorieux pour prôner une politique d'immigration, d'ailleurs plus pragmatique qu'il en a été longtemps fait caricature", a souligné le chef de l'Etat
 
"Il savait néanmoins que c'était par l'intégration que la République devait faire le premier acte et assurer son devoir et que, si des régularisations devaient intervenir, elles ne pouvaient être faites que sur la base de critères", a poursuivi François Hollande.
 
Le président de la République a aussi rappelé le rôle de "médiateur" joué par Stéphane  Hessel  dans le "conflit de l'église Saint-Bernard", qui a opposé sans-papiers  et forces de l'ordre en 1996.
 
"Nul ne pouvait lui disputer le courage", a affirmé le chef de l'Etat. Et "du courage, il en fallait pour prendre, à certaines époques, la défense des droits des étrangers", a-t-il rappelé.

Un de ses compagnons salue "une voix de jeune nonagénaire"
La cérémonie, emprunte d’une grande solennité, avait commencé peu après 10h30. Le cercueil recouvert du drapeau français a été porté au centre de la cour d'honneur des Invalides, au son de la marche funèbre. Les honneurs militaires ont été rendus à l'ancien résistant et déporté, Grand officier de la Légion  d'honneur, en présence de sa famille, de nombreux membres du gouvernement et d'anciens combattants.
 
La compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, était assise aux côtés de la veuve de Stéphane Hessel, Christiane, que le président est venu embrasser après avoir passé les troupes en revue.
 
L'ancien résistant et historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac, 96 ans, a longuement évoqué le souvenir du "jeune officier charmeur" qu'il avait rencontré en 1942, à Londres, et avec lequel il noua "une fraternité de 70 ans".
 
"Dans le désarroi montant, le scepticisme croissant envers le politique, tu as fait entendre une voix qui a passé les frontières (...) une voix de jeune nonagénaire qui a dit non pour rejeter le règne délétère de l'argent roi",  a-t-il déclaré.
 
L’actrice Carole Bouquet a lu un poème d'Apollinaire, "La jolie rousse", que Stéphane Hessel "aimait tant".
 
Parmi les personnalités venues assister à la cérémonie figuraient le Premier ministre belge, Elio di Rupo, les anciens Premiers ministres socialistes français Lionel Jospin et Michel Rocard.
 
Stéphane Hessel devait être sera inhumé en fin de matinée au cimetière Montparnasse.

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