Goncourt, Renaudot : la francophonie récompensée
Atiq Rahimi est né en 1962 à Kaboul (Afghanistan), il vit et travaille aujourd'hui à Paris. Il fait ses études au lycée franco-afghan Estiqlal de Kaboul puis à l'université (section littérature).
En 1984, il quitte l'Afghanistan pour le Pakistan à cause de la guerre, puis demande et obtient l'asile politique en France où il passe un doctorat de communication audiovisuelle à la Sorbonne. Il réalise des films documentaires et écrit des romans (publiés chez P.O.L.).
"Terre et cendres", publié en l'an 2000 a été traduit dans plus de 21 pays. En 2002, Atiq Rahimi publie "Les Mille Maisons du rêve et de la terreur", puis "Le Retour imaginaire" en 2005. En 2003 il tourne en Afghanistan "Terre et cendres", film sélectionné en 2004 au Festival de Cannes, où il obtient le Prix du regard vers l'avenir.
Contrairement à ses trois premiers romans écrits en afghan, "Syngué Sabour. Pierre de Patience" est directement écrit en français.
Le prix Renaudot a été attribué avec beaucoup plus de difficultés à Tierno Monénembo, puisqu'il a fallu 11 tours pour couronner son livre "Le roi de Kahel". Tierno Monénembo, 61 ans, est un écrivain africain francophone de réputation internationale. Il a quitté son pays, la Guinée, à la fin des années 1960 pour fuir la dictature de Sekou Touré. Il a obtenu cinq voix contre quatre pour Elie Wiesel et son livre "Le cas Sonderberg" (Grasset).
Monénembo est l'auteur d'une dizaine de romans, dans lesquels il évoque notamment l'impuissance des intellectuels en Afrique et les difficultés de vie des Africains en France, parmi lesquels "Les crapauds-brousse" (1979) et "Peuls" (2004). Il raconte dans "Le roi de Kahel" l'épopée d'Olivier de Sanderval, précurseur de la colonisation de l'Afrique de l'ouest à la fin du XIXe siècle. Sanderval parvient à gagner la confiance du chef du pays peul et va tenter de se tailler un royaume contre la volonté de son propre pays.
Le prix Renaudot du meilleur essai a enfin été remis à Boris Cyrulnik pour "Autobiographie d'un épouvantail" (Odile Jacob).
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