Fusion Éditis-Hachette : "C'est un véritable tsunami", s'inquiète l'éditeur Antoine Gallimard
"La culture ne devrait pas être dominée par la finance, c'est dangereux", alerte Antoine Gallimard.
Antoine Gallimard, président des Éditions Gallimard et du groupe Madrigall a réagi mercredi 9 février sur France Inter au projet de fusion entre Hachette, premier éditeur français et propriété du groupe Lagardère, et son challenger Éditis, propriété de Vivendi. "C'est un véritable tsunami cette histoire. Je suis très inquiet. On touche à des terrains extrêmement sensibles : le scolaire et le parascolaire", a-t-il déclaré.
"La grande force de l'édition en France, c'est la diversité, c'est d'avoir des libraires indépendants, des petits éditeurs, des auteurs de toutes sortes. On fait un métier d'artisan. La démarche économique et industrielle" portée par Vincent Bolloré "n'a pas de sens", a-t-il martelé.
Antoine Gallimard : "J'ai très peur. Notre grande force en France c'est la diversité, d'avoir des librairies indépendantes. On fait un métier d'artisans, on ne fait pas un métier de grands industriels. La démarche industrielle n'a pas de sens." #le79inter pic.twitter.com/tY8Iv7bBth
— France Inter (@franceinter) February 9, 2022
À propos de Vincent Bolloré le patron de Vivendi, Antoine Gallimard estime qu"'il y a une illusion en disant qu'il va créer une sorte de grand divertissement à la Disney, et que le livre servira de ressource. Je n'y crois pas du tout". Antoine Gallimard rappelle que "les 10 meilleures ventes de livres aujourd'hui sont diffusées et distribuées par Hachette et Editis. Que feront les autres à ce moment-là ? Les éditeurs ? Les petits auteurs ? Ça peut être un vrai problème de dislocation."
Au-delà du marché du livre, Antoine Gallimard s'inquiète des fusions des grands groupes de médias et de l'empire Bolloré : "En France, ce n'est pas en écrasant la concurrence, qu'on se grandit. La culture ne devrait pas être dominée par la finance, c'est dangereux", alerte-t-il.
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