Delphine de Vigan parle de son dernier roman "Les Gratitudes" : "C'est très important de dire un vrai merci"
Dans son dernier roman "Les Gratitudes", Delphine de Vigan met en scène Michka qui est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elle, deux personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre. Une des questions du roman c'est de savoir dire merci à temps :
La gratitude c'est au delà du merci quotidien, c'est la reconnaissance, le fait de rendre grâce et de partager ce que l'autre nous a donné. Ce merci là est plus compliqué à prononcer, plus solennel, il peut nous embarasser nous-mêmes et il nous embarasse quand on le reçoit. En même temps c'est très important de dire un vrai merci.
Delphine de Vigan
Pour tout auteur appelé à être sous les projecteurs, le passage de la solitude de l'écrivain au moment de la création à la lumière médiatique est souvent un choc que Delphine de Vigan, qui a l'habitude des plateaux de télévisions, vit à sa façon :
C'est compliqué et en même temps joyeux. J'aime assez l'alternance de ces moments de solitude où on est dans sa bulle ( de 6 mois à 2 ans) et ensuite quand le livre paraît, j'ai du plaisir à l'accompagner, à en parler aux gens"
Les affres de l'écriture
Delphine Le Vigan ne souffre pas de l'isolement mais plutôt du rapport plus compliqué avec certains textes et le sentiment d'avoir à se battre un peu. C'est ce qui lui est arrivé pour son roman "D'après une histoire vraie", un de ses textes les plus compliqués à écrire :Il y avait un enjeu particulier, formel, car c'est la langue qui nous occupe le plus... A l'époque j'avais le sentiment qu'un démon était perché sur mon épaule, qui ricanait à chaque fois que j'écrivais deux phrases
La perméabilité de l'écrivain
Dans ses romans, Delphine de Vigan parle d'anorexie, de harcèlement au travail ou encore du mal être adolescent, autant de thèmes en prise avec la société.
Ce qui fait de moi un écrivain c'est cette perméabilité par rapport au monde qui m'entoure. Ma façon de vivre cette perméabilité, c'est d'écrire et de tenter de restituer quelque chose du monde dans lequel nous vivons.
Delphine de Vigan dont les livres se vendent à un million d'exemplaires n'imaginait pas du tout vivre de l'écriture. Elle a rédigé ses quatre premiers romans en travaillant, jusqu'au jour où elle a été licenciée après onze ans dans cette entreprise. Elle remplit déjà ses carnets de notes pour son prochain roman.
"Les gratitudes" de Delphine de Vigan aux éditions Jean-Claude Lattès
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