Décès de Régine Deforges, l'auteure de "La bicyclette bleue"

L'écrivaine et éditrice Régine Deforges est
morte, ce jeudi, à l'âge de 78 ans à l'hôpital parisien Cochin des suites d'une
crise cardiaque, a annoncé à l'AFP son fils Franck Spengler.

Elle a écrit tout au long de sa carrière une quarantaine de livres (jeunesse, fictions, anthologies,
essais), mais son plus grand succès restera sans doute sa saga La bicyclette bleue . Cette saga de dix romans parue chez Fayard, commencée en 1983 par 101,
avenue Henri Martin et achevée en 2007 par Et quand vient la fin du voyage ,
s'est vendue à plus de dix millions d'exemplaires.

Elle a valu à Régine
Deforges des démêlés judiciaires avec les héritiers de Margaret Mitchell,
auteur d'Autant en emporte le vent , qui ne parvinrent cependant pas à
convaincre les juges que la Française avait plagié l'Américaine. Son dernier roman, Toutes les femmes s'appellent Marie , est sorti en 2012.

La bicyclette bleue avait été adaptée en trois épisodes à la télévision en 2000 avec, pour le premier rôle, Laetitia Casta.

Auteure de plusieurs textes érotiques, elle était aussi engagée, plaidant pour que les femmes vivent librement leur sexualité. 

Invitée au mois de février dernier sur France Info, elle s'était aussi exprimée sur le droit des femmes dans notre société : "Toute société aurait beaucoup à gagner en écoutant davantage les femmes ", avait-elle alors déclaré.

Régine Deforges est née le 15 août 1935 à Montmorillon dans Vienne. Autodidacte, elle a longtemps été libraire avant de créer, aux côtés de
Jean-Jacques Pauvert, une maison d'édition, L'Or du temps , à la fin des
années 60.

De nombreux ouvrages édités (comme Le Con d'Irène  de Louis Aragon)
ont fait l'objet d'interdictions diverses et de poursuites pour outrage aux
bonnes moeurs.
Régine Deforges, qui a longtemps tenu une chronique à L'Humanité , a été
présidente de la Société des gens de lettres, membre du jury du prix Femina
dont elle a démissionné en 2006, en solidarité avec Madeleine Chapsal qui
venait d'être exclue.

Elle était l'épouse du dessinateur du Nouvel Observateur Pierre Wiazemski,
dit Wiaz, petit-fils de François Mauriac.