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"Chérie, je vais à Charlie" : Maryse Wolinski cherche toujours à comprendre

Un an après l'attentat contre Charlie Hebdo, Maryse Wolinski publie "Chérie, je vais à Charlie" au Seuil. Ce sont les derniers mots que lui a adressé Georges, son mari avant de partir au journal. Ce qui devait être le récit de leur dernière journée s'est transformé en enquête. Maryse Wolinski la journaliste a identifié les zones d'ombre de cet événement qui a marqué le monde.
Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Maryse Wolinski sur le plateau du Soir3
 (France 3 / Culturebox)

"Chérie, je vais à Charlie". Cette phrase, Maryse Wolinski l'a toujours en tête un an après le drame. Cette phrase toute simple du quotidien, elle en a fait le moteur de sa détermination à mener une enquête pour tenter de comprendre. Comprendre et d'abord identifier les dysfonctionnements qui ont entouré la tuerie.


Maryse Wolinski s'est d'abord étonnée de voir que, 10 appels avaient été passés à la police ce 7 janvier 2015 entre 11h20 et 11h40 et que les secours avaient mis un temps fou à arriver alors que les frères Kouachi étaient entrés dans la salle de rédaction à 11h33 pour en sortir à 11h35.
La journaliste a rencontré les personnes qui avaient été braquées par les tueurs depuis leur arrivée sur place vers 11 heures. "J'avais envie qu'elles me racontent LEUR 7 janvier par rapport à MON 7 janvier". Elle constate "des appels, des appels au 17 et puis finalement c'est tardivement qu'arrive la première voiture de la BAC. Mais c'est trop tard le carnage est fait."

Si Charlie Hebdo avait eu de l'argent !

Devant ces interrogations, Maryse Wolinski se déclare solidaire d'Ingrid Brinsolaro, l'épouse du policier chargé de protéger Charb qui a aussi été tué par les Kouachi. Mais elle pointe aussi les failles de Charlie Hebdo qui a refusé l'audit qui devait conduire notamment à l'installation d'un sas de sécurité à l'entrée du journal. Elle est persuadée que ces mesures auraient pu empêcher le carnage. "Je sais qu'ils n'avaient pas d'argent, mais peut-être auraient-ils pu avoir de l'argent de la ville de Paris ou du ministère de la culture". 

Un an après, la commémoration de l'événement a été marqué par la pose d'une plaque souvenir entachée d'une faute d'orthographe sur le nom de Georges Wolinski. "J'étais en face je n'ai vu que ce "Y" (à la place du "I").

Johnny pour commémorer le 11 janvier... c'est cocasse

Dimanche, une cérémonie est prévue pour commémorer la marche du 11 janvier. La présence de Johnny qui doit chanter "Un dimanche de janvier " fait polémique. Siné affirme que Charb et Cabu détestaient le chanteur. Maryse Wolinski est d'accord avec le dessinateur "C'est complètement incohérent, je ne sais pas qui en a eu l'idée, dit-elle. Cabu et mon mari c'était plutôt du jazz. Alors peut-être que Johnny représente la France, la Nation mais c'est quand même assez cocasse;"

Aujourd'hui, Maryse Wolinski a beaucoup de mal à dire si elle va mieux. Son livre elle le ressent comme le début d'une reconstruction d'elle-même. Elle achève son livre sur cette phrase : "Aujourdhui, je suis celle qui va".

  (DR)

Maryse Wolinski; "Chérie je vais à Charlie". Le Seuil. 15€

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