Jacopozzi, le magicien de l'éclairage qui a fait de Paris la ville-lumière
On l'appelait le magicien de la lumière, l'enchanteur de Noël ou le maquilleur nocturne de Paris, Fernand Jacopozzi était surtout le révélateur des monuments de la capitale. Dans ses mains, l’Arc de Triomphe, l’opéra Garnier, la place de la Concorde, l’église de la Madeleine et le Bazar de l'Hôtel de Ville et la Tour Eiffel revêtaient la nuit leur habit de lumière pour le plus grand plaisir des touristes et des parisiens. Sa petite fille Véronique Tesier Huort, lui dédie aujourd'hui un livre qui récapitule toutes ses réalisations. Plus de 1000 photos et illustrations composent "Le Magicien de la lumière" publié aux éditions Douin
Reportage : D. Morel / G. Bezou / T. Guiet
Paris ville-lumière
Après la première guerre mondiale, cet électricien autodidacte de génie, originaire de Florence (Italie), s'empare de la capitale et devient le "roi de l’enseigne lumineuse". C'est en 1925, pour les Arts Décoratifs, qu'il illumine la Tour Eiffel pour Citroën, changeant de motif chaque année. "Avec lui, Paris est devenue Paris ville-lumière", souligne Véronique Tesier Huort.Des centaines de milliers d'ampoules
Lorsqu'il décide d'illuminer la Tour Eiffel, Jacopozzi pense dans un premier temps à faire appel à des électriciens. Mais finalement l'aventure s'avère trop périlleuse, il fait alors appel à des gabiers de la marine et à des acrobates pour accrocher, à l'époque 250 000 ampoules de six couleurs différentes.Le meilleur souvenir de ma mère était d'allumer la Tour Eiffel
Véronique Tessier Huort
Petite-fille de Fernand Jacopozzi
La publicité sous les projecteurs
L'illumination de la Tour Eiffel marque aussi le début du marketing publicitaire en lettres capitales. André Citroën qui a financé le projet voit ainsi sur vingt mètres de haut apparaître son nom en lettres de feu. Un nom visible à plus de 50 kilomètres, jamais aucune publicité n'a eu une telle audience. "Citroën a compris l'extraordinaire intérêt de mettre son nom sur la Tour Eiffel chaque soir", explique Fabien Sabatès, auteur de l'ouvrage "Monsieur Citroën".Jusqu'à sa mort prématurée en 1932, Jacopozzi a été célébré mondialement. Depuis, son souvenir s'était éteint. Aujourd'hui pas même une rue ne porte son nom ! Sa petite fille espère bien remettre ce magicien dans la lumière.
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