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"Gustav Klimt - tout l’œuvre peint" en king size

Dans la tradition de ses ouvrages hors gabarit, Taschen a rassemblé l’ensemble des œuvres peintes de Gustav Klimt avec un soin inégalé à ce jour, sous la direction de Tobias G. Natter, expert de l’art viennois 1900.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
"Gustav Klimt - tout l'oeuvre peint" de Tobias G. Natter aux Editions Taschen
 (Editions Taschen)

Si cette somme inédite vaut pour la très haute qualité de reproduction des œuvres, ainsi que leurs dimensions, elle aborde l’artiste à travers des témoignages de contemporains qui ont abondamment commenté son art controversé, encore aujourd’hui. Autre intérêt de la partie textuelle : la publication de la correspondance exhaustive du peintre, 179 lettres, cartes et autres écrits. Une approche qui donne un éclairage nouveau sur un artiste que l’on disait peu prolixe en confidences.

Sécessionniste
Assimilé à un peintre décadent, symboliste, chef de file de la Sécession viennoise, Klimt débute par des toiles et des fresques figuratives d’une confondante précision photographique. Sa contribution à la calligraphie et aux arts graphiques est tout autant remarquable. Le succès étant au rendez-vous, il devient un peintre mondain, alignant les portraits de femmes de l’aristocratie et de la bourgeoisie viennoise, qui témoignent de la femme 1900 dans une évocation quasi-documentaire.

Puis son trait, ses couleurs et matières deviennent flous, organiques, diffus. Ses compositions audacieuses, privilégient l’aplat, sous une influence toute japonaise. Son sujet de prédilection s'érotise et ses femmes, de plus en plus fatales, prennent des poses lascives et suggestives. Le rapprochement avec son contemporain, également viennois, Egon Schiele est frappant. Notamment dans l’œuvre dessinée, qui participe évidemment de l’ouvrage. Dans une dernière phase de son parcours artistique, Klimt change radicalement de bord et devient peintre paysagiste. Il y extrapole un pointillisme, toujours japonisant, avec le thème récurrent de l’arbre, dont le traitement rappelle parfois, étonnamment, des œuvres de jeunesse de Mondrian.

"Judith" par Gustav Klimt (1901)
 (MAISANT Ludovic /AFP)
La Frise Stoclet
Mais le clou de cet ouvrage remarquable à plus d’un titre, réside dans la reconstitution photographique de la Frise Stoclet, avec un souci d’exhaustivité et de détails qui font ressortir l’harmonie d'ensemble, ainsi que la richesse graphique des textures. Elle identifie l’œuvre à un écrin de joaillerie byzantine, frappé d’or, de bronze, de cuivre et d’argent ; de lapis-lazuli d’émeraude, de grenat et de nacre, dans un style Art nouveau flamboyant. Peut-être le chef-d’œuvre de l’artiste.

Une mosaïque sublime resituée dans son environnement architectural, puis en pleines, doubles pages et dépliants qui en restitue l’eurythmie plastique, la musicalité visuelle, jusqu’aux insères sur les moindres détails, comme des notes graphiques éblouissantes. Un ensemble photographique inédit et spectaculaire, créé spécialement pour cet ouvrage, définitif, sur un des peintres les plus atypiques et appréciés du public, dont on fête cette année le 150e anniverssaire de la naissance.

Gustav Klimt - tout l’œuvre peint Tobias G. Natter Editions Taschen
Couverture rigide, 29 x 39,5 - 676 pages - 150 euros
 

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